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Classe : Insectes
Ordre : Hyménoptères
Famille : Cynipidae
Genre : Andricus
Espèce : kollari
Nom scientifique : Andricus kollari
C’est une petite « guêpe » noirâtre d’environ cinq millimètres de long. C’est la galle de la génération agame (dans la deuxième moitié de l’année) qui, seule, attire vraiment l’attention.
La larve de la génération bisexuée se développe au sein d’une petite galle de peu d’apparence dans un bourgeon de chêne ; la larve de la génération agame induit (également à partir d’un bourgeon (tardif)), une galle beaucoup plus spectaculaire (« en pomme »), sphérique de 20 à plus de 25 mm de diamètre, verte puis brune, devenant véritablement dure comme du bois. L’induction de la galle est d’abord le fait de la mère pondeuse puis de la larve elle-même.
L’induction de la galle correspond à un détournement local de la morphogénèse des jeunes tissus du végétal-hôte sur lesquels s’est effectuée la ponte. Il s’agit d’une totale manipulation par l’insecte, non pas du pool génétique du végétal, mais de son expression (ou épigénèse), selon un processus biochimique extrêmement complexe et encore assez mal compris. La galle, anatomiquement très structurée, doit être ainsi considérée comme dépendant à la fois des gènes de l’insecte (qui régit la manipulation) et des gènes de la plante-hôte (dont l’expression est localement manipulée). Les galles (ou « cécidies ») sont ainsi l’un des plus remarquables exemples de « phénotype étendu » au sens de Richard Dawkins.
Il y a deux générations dans l’année : d’abord une génération bisexuée printanière puis une génération agame (uniquement composée de femelles parthénogénétiques, c’est-à-dire qui peuvent se reproduire sans être fécondées par des mâles) dans la deuxième moitié de l’année. La larve se métamorphose dans la galle et l’imago creuse avec ses mandibules un tunnel radial, travail extraordinaire quand on considère l’épaisseur et la dureté de toute la paroi traversée ! Il est à noter que la génération bisexuée ne se développe que sur Quercus cerris, essence non autochtone, rarement plantée dans les parcs. En sorte qu’il est assez vraisemblable que, dans nos régions, seule existe la génération agame.
Les larves se nourrissent des tissus végétaux qui garnissent leurs cellules respectives, tissus qui se renouvellent à mesure de la consommation. La manipulation épigénétique de l’hôte ne se borne en effet pas seulement à la création de la galle protectrice mais aussi à l’alimentation continue et renouvelée des larves.
L’insecte est généralement rare, fréquentant plus volontiers les recrues de jeunes plants ; il n’est pas assez fréquent pour nuire à son hôte. Sa galle est d’ailleurs une curiosité intéressante et spectaculaire. Par ailleurs, la galle générée est particulièrement riche en tanins (destinés à dissuader le grignotage de celle-ci par des petits animaux), en sorte que ces galles étaient autrefois ramassées (« noix de galle ») afin de servir au tannage ou à la teinture des tissus.
Par ailleurs, il convient ici de souligner que la maîtrise, par les insectes inducteurs de galles, des processus épigénétiques régulant la morphogénèse végétale, devrait constituer un modèle prometteur pour une exploitation du végétal plus subtile et moins rigide que ne le font les actuelles procédures OGM qui interviennent et affectent directement la machinerie génétique elle-même.
Malgré la taille de cette galle massive, l’épaisseur et la dureté de sa paroi et sa richesse en tanins, un certain nombre d’espèces de petites guêpes parasitoïdes ont été recensées, notamment dans les groupes des Braconidés et Chalcidiens.
L’insecte est présent çà et là.
DAUPHIN P., 2012, Guide des Galles de France et d’Europe, Ouvrage, Belin : 240p.
DAUPHIN P. ET ANIOTSBEHERE J.C., 1993, rééd. 1997, Les Galles de France, Ouvrage, Mémoires Société Linnéenne de Bordeaux, 2 : 316p.
MEYER J., 1987, Plant Galls and Gall-Inducers, Ouvrage, Gebrüder Borntraeger, Berlin : 291p.