Classification

  • ClasseInsecta
  • OrdreLepidoptera
  • FamilleLycaenidae
  • GenreCupido
  • Espèceminimus
  • Nom scientifiqueCupido minimus
Données de l'espèce

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Morphologie

Envergure : 18-22 mm

L’Argus frêle est l’un des plus petits Lycènes de France (avec Pseudophilotes baton et Plebejus argus) ; la longueur de l’aile antérieure dépasse rarement 12 mm. Le dessus des ailes est d’un brun fuligineux dans les deux sexes, avec une suffusion basale bleu verdâtre argenté chez le mâle, faible en général, mais parfois plus étendue. Les franges sont blanches. Le revers est gris pâle, suffusé de bleuté vers la base, avec une série de petits ocelles post-discaux bien marqués, noirs, cerclés de blanc, en rangée rectiligne aux ailes antérieures. Seules les femelles peuvent être confondues avec celles de l’Azuré de la Chevrette, dont le revers présente des points plus petits, voire avec l’Azuré de la Faucille, dont l’aile postérieure est caudée.

Habitat

Méso-xérophile et préférentiellement calcaricole, l’Argus frêle est l’hôte typique des prairies maigres rarement fauchées, des pelouses sèches modérément dégagées (où il recherche la fraîcheur des buissons) et des friches pentues, bien exposées au sud. Les adultes se déplacent dans la végétation herbacée et se posent volontiers sur les tiges des Graminées, ailes entrouvertes au soleil. Ils passent ainsi facilement inaperçus.

Reproduction

Les femelles pondent sur les calices de l’Anthyllide vulnéraire (Anthyllis vulneraria), la chenille se développant d’abord sur les fleurs, puis dans les gousses. C’est une espèce bivoltine en plaine dont les générations apparaissent en mai-juin puis fin juillet-août. Elle est apparemment univoltine en juillet à partir de 800 m dans le Jura.

Régime alimentaire

Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.

Relation avec l’homme

L’Argus frêle est en régression dans toutes les stations de basse altitude où l’homme pratique la culture intensive. Les fauches répétées et la fumure des prairies maigres contribuent en effet à la raréfaction de sa plante-hôte, la Vulnéraire. Son caractère orophile lui confère par ailleurs une fragilité accrue en plaine et les effets du réchauffement climatique lui sont probablement néfastes. Bien que ce Lycène reste pour l’heure nettement moins menacé en montagne, l’hypothèse d’une prochaine remontée en altitude n’est pas à exclure. Les stations favorables à l’espèce doivent être maintenues ouvertes, mais en respectant des bordures et des îlots arbustifs, ce Lycène ayant besoin d’une certaine fraîcheur. La fauche même tardive ne lui convient pas, car il aime voleter entre les graminées.

Réseau trophique

Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.

Répartition géographique

C’est une espèce eurosibérienne orophile (qui vit en montagne). Bien répandue en France, surtout en terrain accidenté, elle est néanmoins en déclin dans le Nord et dans l’Ouest. L’Argus frêle est peu fréquent, sauf localement certaines années. Ses populations semblent stables en Franche-Comté et en régression en Bourgogne. En Bourgogne, le papillon se cantonne sur les terrains calcaires et marneux du Jurassique et du Crétacé supérieur, parfois sur terrains volcano-sédimentaires ou remblais dans l’Yonne, en Côte-d’Or (Châtillonnais, Plateau, côte et arrière-côte) et en Saône-et-Loire (Chalonnais et Tournugeois). Sa quasi-absence de la Nièvre demeure inexpliquée. En Franche-Comté, les noyaux de peuplement se situent sur les plateaux calcaires saônois et surtout dans le sud de l’arc jurassien, où le papillon peut dépasser 1 000 m d’altitude (Jura : Longchaumois, 1 160 m). Sa couleur et sa petite taille le rendent très discret au sein de la végétation. Les populations sont probablement sous-échantillonnées.

Photothèque Argus frêle (L')
Argus frêle (Cupido minimus)
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