Morphologie

Envergure : 23-30 mm

Le dessus des ailes des mâles d’Azuré des Nerpruns est bleu clair, finement bordé de noir, avec les franges entrecoupées de blanc. Les femelles montrent une bordure noire plus large, qui est même envahissante le long de la côte et du bord interne en direction de la base alaire, pour les individus de la génération estivale. Le dessous est identique dans les deux sexes, blanc bleuâtre satiné avec une fine ponctuation postmédiane noire. Pratiquement aucun risque de confusion, sa couleur bleu ciel permettant de l’identifier en vol, d’autant plus que c’est pratiquement le seul Azuré, avec l’Azuré des Cytises (Glaucopsyche alexis) à s’aventurer en hauteur, au-dessus des buissons. Une fois posé, son revers pâle présentant des taches étirées est caractéristique.

Habitat

C’est le premier Azuré observable au printemps. Mésophile, l’Azuré des Nerpruns est typique des lisières, des friches, des haies, des murgers, et même des jardins jusqu’au cœur des villes. Il se rencontre aussi dans les clairières et les allées des grands espaces forestiers. Les adultes viennent s’abreuver au moment de grandes chaleurs autour des flaques des chemins en terre, sur les berges des cours d’eau. Ils peuvent alors se regrouper par dizaines, souvent en compagnie d’autres espèces comme L. camilla, C. argiades et T. sylvestris. L’espèce est reconnaissable à son vol rectiligne, à trois ou quatre mètres de hauteur. Active dès le matin et tout au long de la journée, elle est encore visible très tard en soirée, profitant des derniers rayons de soleil au niveau des frondaisons.

Reproduction

C’est une espèce bivoltine qui vole en deux générations bien séparées en plaine : d’avril à juin, puis de fin juillet à août. Il n’y a qu’une seule génération en juillet-août au-delà de 600 m (Vosges saônoises et Jura). Au printemps, la ponte a lieu essentiellement sur le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) et divers Nerpruns (Rhamnus spp.), mais aussi sur le Houx (Ilex aquifolium). En été, les femelles déposent leurs oeufs sur les inflorescences et les bourgeons du Lierre (Hedera helix), voire sur la Callune (Calluna vulgaris, observation effectuée en tourbières saônoises). Les adultes volent rarement en septembre, exceptionnellement en octobre.

Régime alimentaire

Elle se nourrit essentiellement de miellat, mais descend volontiers butiner les Ronces et le Sureau yèble. Les chenilles dévorent les plantes hôtes.

Relation avec l’homme

L’Azuré des Nerpruns ne semble guère menacé, mais régresse néanmoins dans les zones de plaine à forte pression agricole où les terres pâturées ont été transformées en vastes cultures. L’arrachage des haies et l’élimination des bosquets lui sont fatals. Paradoxalement, l’espèce bénéficie dans une certaine mesure de ses capacités d’adaptation et trouve refuge dans les villes avec les nombreux murs couverts de Lierre et les jardins agrémentés de Houx. La protection des lisières buissonnantes, des haies et des bosquets garantit un maillage suffisant pour le maintien de l’espèce en milieu champêtre. La replantation de haies ne peut que lui être favorable.

Réseau trophique

Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.

Répartition géographique

Cette espèce eurasiatique est connue de tous les départements français, elle est en général commune et même abondante par endroits certaines années. En Bourgogne comme en Franche-Comté, l’Azuré des Nerpruns fréquente tout type de milieux, aussi bien en plaine qu’en altitude. Il dépasse rarement 800 m dans les Vosges saônoises et le Jura. Sa répartition est liée à sa grande capacité de dispersion et aux nombreuses plantes-hôtes disponibles.