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Taille : 45-60 mm
Envergure : 240-290 mm
Poids : 6-13 g
Classe : Mammifères
Ordre : Chiroptères
Famille : Vespertilionidés
Genre : Barbastella
Espèce : barbastellus
Nom scientifique : Barbastella barbastellus
La Barbastelle d’Europe est une chauve-souris de taille moyenne, au pelage très sombre et au faciès très particulier. En effet, avec sa tête noirâtre, son museau court, sa petite bouche ainsi que ses oreilles se rejoignant sur le front et encerclant les yeux, cette espèce est particulièrement remarquable. Son pelage est brun foncé à noir avec l’extrémité des poils du dos de couleur argentée, ce qui lui donne un aspect « givré ». Cette espèce fut décrite par Daubenton au XVIIIe siècle à partir d’individus observés dans un château bourguignon.
L'espèce fréquente des milieux forestiers divers, assez ouverts avec une préférence pour les forêts âgées à strate buissonnante ainsi que pour le bocage et les jardins près des boisements ; elle y exploite les lisières extérieures, la canopée (partie supérieure de la forêt) et les chemins. La proximité d’un plan d’eau ou d’une rivière semble être un facteur favorable. Se logeant presque toujours contre le bois, on la rencontre en forêt généralement derrière des écorces décollées et parfois dans des fissures ou des écailles causées par les intempéries. Toujours au contact du bois, elle gîte aussi en bâtiment, principalement dans les fentes séparant les poutres des linteaux de porte de grange, mais également derrière des volets et bardages. En hiver, elle trouve refuge dans des cavités arboricoles, des tunnels ferroviaires désaffectés, des mines et carrières souterraines, ainsi que parfois dans des caves d’habitation.
Fidèles à leur réseau de sites d’une année à l’autre, les femelles arrivent sur le lieu de mise bas en mai, elles en repartent au plus tard fin août après s'être rassemblées en petite colonie de 5 à 40 individus. En forêt, les colonies changent régulièrement d’arbre et ont besoin d’une grande disponibilité de gîtes. Les accouplements ayant lieu en fin d’été (le plus souvent dans des cavités souterraines), les naissances ont lieu à partir de la mi-juin, les jeunes sont allaités jusqu’à six semaines et la maturité sexuelle est atteinte dès la première année. Des harems composés d’un mâle et jusqu’à quatre femelles peuvent se former lors de la période d’accouplement.
La Barbastelle d’Europe a un régime alimentaire très spécialisé ; il se compose quasi exclusivement de petits papillons de nuit (taille inférieure à 30 mm), notamment des Arctiidés du genre Eilema dont les chenilles se nourrissent de lichens ou de feuilles sèches (chêne et hêtre). Parmi les autres proies potentielles on trouve plusieurs Hétérocères de la famille des Pyralidés liés aux mousses et lichens mais aussi aux plantes herbacées, ainsi que des petites espèces de noctuidés davantage liées aux arbres à feuilles caduques.
Les principales menaces pour l’espèce sont une gestion forestière inappropriée par rajeunissement des boisements et abattage des arbres-gîtes, la disparition des corridors par fragmentation des paysages, ainsi que des habitats de chasse par destruction du bocage. A cela s’ajoute l’utilisation de traitements chimiques pour la protection des cultures ainsi que le dérangement et la fermeture des sites anthropiques et souterrains. En effet, cette espèce est sensible à la lumière, elle quittera aussitôt son gîte si elle est perturbée par un éclairage prolongé. Les éclairages publics provoquant une attraction et une destruction de ses proies de prédilection pourraient aussi constituer une menace pour l'espèce.
La Martre des pins est un prédateur potentiel de la Barbastelle d’Europe.
L’espèce est présente dans la majeure partie de l’Europe. Elle a cependant probablement disparu de certains pays comme la Belgique et les Pays-Bas. Peu abondante voire rare en Allemagne, la Barbastelle d'Europe semble en voie d’extinction dans plusieurs régions du nord de la France et semble très rare sur le pourtour méditerranéen. En Bourgogne, elle est présente dans les zones forestières et bocagères ; l’Auxois abrite la plus forte densité de colonies de mise bas de la Région et du département de la Côte-d’Or, où l’espèce profite du patrimoine bâti en se logeant dans les linteaux des portes de grange. Sa présence est très mal connue en milieu forestier car elle nécessite généralement l’utilisation de la télémétrie pour trouver ses gîtes arboricoles. Quelques colonies sont présentes dans des gîtes artificiels fixés sur des maisons forestières dans le Châtillonnais. En hiver, on la rencontre principalement dans les cavités souterraines (anciennes carrières, grottes et mines) de la Côte dijonnaise.
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