Morphologie

Taille : 50 cm de long et 1 m pour les mâles à 1,15 m d'envergure pour les femelles
Poids moyen : à peine plus de 300 g pour les mâles, jusqu'à 450 g pour les femelles

Comme chez tous les busards, mâles et femelles sont très différents : ces dernières sont brunes avec le dessous strié sur un fond blanchâtre, roux ou jaune paille, avec un croissant blanc au croupion. Les mâles, eux, sont gris dessus, blanc strié de roux dessous. Pour le différencier du mâle de Busard Saint-Martin, on remarquera une barre noire sur les ailes, et deux en dessous. Très légers, les Busards cendrés volent avec élégance et souplesse au ras des champs, planant les ailes relevées en "V".

Habitat

A l'origne, le Busard cendré habitait les marais, les steppes et les paysages de landes. Aujourd'hui devenus rares, ces habitats ont été remplacés par les grandes cultures. Cette espèce s'y est adaptée dès le milieu du XXème siècle, si bien qu'aujourd'hui les champs de céréales (blé et orge d'hiver, l'installation dans le colza étant occasionnelle) accueillent la quasi totalité des couples bourguignons.

Période de reproduction

Très bien connue car suivie de très près, la reproduction du Busard cendré commence à son retour des savanes africaines, dès mi-avril. Les oeufs, 3 à 4 en moyenne (parfois un seul, exceptionnellement jusqu'à 6 voire 7) sont pondus mi-mai. Ainsi, la majorité des jeunes busards s'envolent autour du 15 juillet (de mi-juin à début août). La moisson du blé (souvent vers le 20 juillet) et de l'orge d'hiver (dès le 25 juin) expose ainsi un grand nombre des nichées à une destruction certaine. Selon les années et la météo, entre 50% et 80% des oisillons sont menacés directement par les moissonneuses.

Régime alimentaire

Rapace très peu puissant, le Busard cendré consomme très majoritairement des petits proies : le Campagnol des champs représente l'essentiel de son menu. Ainsi, les années de pullulation de campagnol correspondent aux années où les busards se reproduisent le mieux ! Ce régime alimentaire est complété de petits oiseaux (Bergeronnette printanière, Alouette des champs), d'insectes (Grande sauterelle verte) et parfois de lézards.

Relation avec l’homme

Difficile de trouver un oiseau dont le destin est plus lié aux activités humaines (agricoles) que le Busard cendré. Pour empêcher la destruction des nichées lors de la moisson, les ornithologues s'emploient depuis des décennies à repérer les nids dans les céréales pour installer une protection avant la récolte, en accord avec les agriculteurs. Ainsi, depuis 1987 en Côte-d'Or, 15 000 h ont été consacrés à cette tâche, bénévolement ou par des salariés de la LPO Côte-d'Or. Cela a permis la découverte de 630 nids et le suivi de 1135 jeunes busards jusqu'à leur envol. Malgré cet effort, les populations de ce rapace diminuent ; il ne resterait à ce jour dans le département que 30 à 60 couples. Le Busard cendré est protégé en France et "d'intérêt communautaire" (inscrit à l'annexe I de la Directive Oiseaux), il est classé "en danger" sur la Liste Rouge bourguignonne.

Réseau trophique

Une prédation assez importante s'exerce sur les œufs et sur les jeunes, très vulnérables au sol, notamment après les récoltes. Malgré la défense des adultes, les corneilles, milans noirs, renards et parfois chiens détruisent chaque année de nombreuses nichées.

Répartition géographique

La répartition du Busard cendré s'étend, de manière morcelée le plus souvent, de l'Espagne jusque dans les steppes russes et kazakes. En Côte-d'Or, on le trouve sur les plateaux céréaliers du Chatîllonais et en plaine de Saône où les meilleurs endroits pour l'observer sont autour de Rouvres-en-Plaine ou de Genlis.

Fiche rédigée par Antoine Rougeron (LPO Côte-d'Or)