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Envergure : 50-55 mm
Le Citron présente un dimorphisme sexuel important. Le mâle, jaune citron, porte un petit point discoïdal orange sur chaque aile, également présent chez la femelle, mais sur fond blanc verdâtre. Dans les deux sexes, le revers est plus terne et le bord des deux paires d’ailes est remarquablement falqué. Au vol et de loin, les femelles ressemblent à la Piéride du Chou, dont la taille est proche, et les mâles à différents Colias. De près, l’espèce est immédiatement identifiable.
Mésophile, le Citron fréquente des milieux boisés très divers : clairières et lisières forestières, friches, haies. C’est aussi un hôte des parcs et des jardins. Très floricoles, les adultes sont attirés par toutes sortes de plantes nectarifères : des Pissenlits aux Géraniums, en passant par les Cirses, les Pois de senteur, les Thyms… Au printemps, les femelles se nourrissent volontiers des exsudats suintant des bourgeons. C’est à cette période, et très rarement en été, qu’ont lieu d’interminables pariades au cours desquelles les mâles poursuivent assidûment les femelles en sous-bois, montant régulièrement jusqu’à la cime des arbres et au-delà. Ces dernières ne peuvent éviter les assauts répétés qu’en se posant immobiles au sol parmi les broussailles. Les mâles sont souvent leurrés par une quelconque tache claire au sein de la végétation : autre Piéride, fleur et même fiente d’oiseau, voire sac en plastique présentant la couleur de la femelle ! La chenille, nocturne, passe la journée dissimulée sur la nervure médiane de l’envers d’une feuille de la plante-hôte (homotypie). Les adultes hivernent sous les feuilles d’arbustes à feuillage persistant : Houx et Lierre, voire Rhododendron dans les jardins.
Les œufs sont déposés isolément à proximité de bourgeons éclatés de la plante-hôte, souvent sur la Bourdaine (Frangula dodonei, olim F. alnus), mais aussi sur divers Nerpruns (par exemple sur le Nerprun purgatif, Rhamnus cathartica…). Cette espèce univoltine émerge en juin-juillet, elle entre en estivation puis vole plus discrètement de la fin de l’été jusqu’en novembre et reparaît au premier printemps (fin février - début mars) après hivernation. Elle vole occasionnellement durant certaines journées très douces en décembre-janvier (à ses dépens énergétiques). L’espèce vivant pratiquement un an à l’état imaginal, il arrive de rencontrer de vieux imagos en juin, cohabitant avec leur descendance.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Le Citron compte parmi les espèces les plus connues du grand public. Sauf au sein des coupes de régénération, les plantes-hôtes se rencontrent rarement dans les bois. Elles poussent souvent sur les ourlets et dans les haies. L’entretien mécanique moderne des bords des champs et des routes au moyen de gyrobroyeuses, d’épareuses et maintenant d’engins permettant de scier en hauteur, représente un handicap lourd pour les espèces liées aux lisières, pourtant en apparence peu menacées. Le Citron voit d’ailleurs ses effectifs commencer à chuter localement. Afin de garantir la disponibilité en lieux de ponte, il convient d’établir une rotation lors des actions d’entretien conduites sur les lisières, les haies et les accotements routiers.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Le Citron est une espèce eurasiatique présente sur l’ensemble des départements français. Le Citron fréquente la presque totalité de la Bourgogne et de la Franche-Comté. Dans nos régions, elle est répandue un peu partout, à toute altitude, plus abondante dans les milieux très fleuris et suffisamment frais et ombragés.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.