Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : jusqu’à 1,50 m pour les femelles, 85 cm pour les mâles
Comme toutes les couleuvres, la Couleuvre à collier présente de grandes plaques céphaliques et une pupille ronde. La coloration varie du gris clair au noir et le dimorphisme sexuel est important, les femelles sont plus grosses que les mâles. La Couleuvre à collier possède sur la nuque un collier caractéristique dans les tons jaune (une bande ou deux taches latérales en forme de croissant), doublé de deux taches noires triangulaires, qui a donné son nom à l'espèce. Ce collier peut toutefois être peu marqué voire absent chez certains individus, notamment chez les formes mélaniques. Des individus albinos ont également été observés. Comme la Couleuvre vipérine, elle est plutôt farouche et sécrète un liquide nauséabond pour repousser ses ennemis, elle peut aussi feindre sa mort lorsqu’elle se sent menacée.
La Couleuvre à collier est un Reptile ubiquiste très étroitement inféodé aux milieux aquatiques, elle fréquente tous les milieux pourvu qu’il y ait de l’eau à disposition, mais elle peut s’en éloigner pour chasser sur la terre ferme ou lors d’autres déplacements, pour rechercher un partenaire ou aller pondre par exemple. Elle a une préférence pour les eaux stagnantes des mares, étangs et réservoirs riches en herbiers aquatiques, qui sont des zones de chasse privilégiées, et dans une moindre mesure pour les petites rivières et autres milieux courants. On l’observe principalement dans les prairies humides, les bocages mais aussi dans les habitats assez fermés comme les boisements humides à caractère marécageux et les forêts de feuillus. La Couleuvre recherche aussi des micro-habitats lui offrant des sites pour se cacher, réguler sa température ou constituer un site de ponte (pierres, bois, tas d’herbe…).
Les accouplements ont lieu au printemps, en avril-mai, après la sortie d’hibernation. Les femelles déposent les œufs au cours de l’été, par exemple dans des tas de fumier dont la chaleur produite en fait des sites attractifs pour l’incubation des œufs. Le nombre d'œufs pondus varie entre 9 et 50 pour une même ponte. Les jeunes sortent dès septembre et, en octobre, les couleuvres commencent à rejoindre les lieux d'hibernation.
Cette Couleuvre se nourrit majoritairement d’Amphibiens (têtards, Grenouilles, Tritons et Salamandre tachetée). Elle peut aussi consommer des poissons, parfois d’un diamètre bien plus gros qu’elle, et alors mourir étouffée lorsqu’elle a les yeux plus gros que le ventre. Les rongeurs font aussi partie de son menu.
C’est le serpent le plus observé en Bourgogne. Comme pour les autres Reptiles, la dégradation des zones humides, les pollutions, la disparition des mares et de ses sites de ponte sont des exemples de menaces pesant sur la Couleuvre à collier, qui est également souvent victime de la fauche des bords de routes et des prairies, et d’écrasement par les véhicules lors de ses déplacements saisonniers. Cette espèce n’apparaît pas comme menacée mais il est probable qu’elle se raréfie face à ces nombreuses atteintes. Elle est protégée sur l’ensemble du territoire français.
Les Couleuvres à collier possèdent un grand nombre de prédateurs : les rapaces, les Hérons, le Chat domestique, le Renard roux, des Mustélidés, etc.
La Couleuvre à collier a une très vaste distribution en Europe. Elle est répandue et commune en Bourgogne, et occupe toute la région, bien que plus rare dans les zones cultivées et pauvres en points d’eau de surface. L’espèce est fréquente dans le Morvan où le réseau de zones humides lui est très favorable.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.