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Taille : mâles 5-9 cm ; femelles 8-11 cm (15 au maximum dans les régions du sud)
C’est notre plus gros crapaud : certaines vieilles femelles dépassent les 10 centimètres, et pourraient même atteindre 18 centimètres dans le sud de la France. La couleur de son iris (orange à rouge) et l’absence de ligne claire sur son dos le distingue du Crapaud calamite. Comme ce dernier, il est pourvu de grosses glandes en arrière des yeux : les glandes parotoïdes.
Le Crapaud commun privilégie les grands plans d’eau stagnante pour se reproduire, comme les étangs et grands réservoirs. Il peut également pondre dans des bras morts, des mares, des fossés, des gravières, mais plus les milieux sont vastes, plus les populations vont être importantes. Ses larves peuvent aussi se rencontrer, plus rarement, dans des petites rivières intermittentes, comme le Suzon, où les pontes sont déposées en périodes de hautes eaux, à même le courant. Il ne passe au final que très peu de temps dans l’eau, deux ou trois semaines tout au plus. Le reste de l’année, il va trouver refuge dans des boisements, des haies, des friches, des jardins, des zones rocheuses… Contrairement à d’autres amphibiens, il s’accommode relativement bien de la présence de poissons dans ses sites de reproduction.
C’est l’espèce qui opère les rassemblements les plus impressionnants en fin d’hiver ou début de printemps, dans les points d’eau de reproduction. En quelques jours, plusieurs milliers de ces amphibiens vont se regrouper pour s’accoupler, et pondre leurs longs cordons d’œufs, en comportant plus de 5 000, qu’ils vont enrouler parmi la végétation aquatique. En quelques jours, la frénésie s’achève et tout ce beau monde se disperse. Les têtards se métamorphosent en général entre la fin de printemps et le début de l’été. Ce sont alors des millions de petits crapelets qui peuvent profiter d’une averse estivale pour quitter le point d’eau de développement simultanément. Ces spectaculaires migrations correspondent à ce que les gens qualifient parfois de « pluie de grenouilles ».
Le Crapaud commun se nourrit principalement d’insectes et d’autres petits invertébrés qu’il chasse la nuit, par temps doux et pluvieux.
Le Crapaud commun est certainement l’espèce la plus connue de tous, mais aussi la plus injustement détestée. Son apparence ne plaide pas en sa faveur, et pourtant, il a de beaux yeux et un regard de braise ! Il peut parcourir plusieurs kilomètres entre ses sites de reproduction et ses quartiers d’été ou d’hiver, et il n’est ainsi pas rare que son jardin ou sa cave soit occupé par quelques individus. En raison de ses migrations massives et de sa présence en forte densité sur les routes au printemps, notamment à proximité des étangs, la circulation automobile peut occasionner de véritables carnages : plusieurs centaines d’individus peuvent ainsi trouver la mort en une seule nuit. Le Crapaud commun est protégé par la loi française.
Les principaux prédateurs du Crapaud commun sont le Héron cendré et le Putois d’Europe, qui peuvent engendrer de véritables carnages sur les zones de ponte. Il peut aussi être victime de la Couleuvre à collier, de la Buse variable, du Grand-Duc d’Europe, du Renard roux ou de la Loutre d’Europe.
Il porte plutôt bien son nom, puisqu’il est encore relativement commun, ce qui n’empêche que ses populations sont certainement beaucoup moins prolifiques qu’autrefois. Il occupe toute la Bourgogne, les régions naturelles riches en plans d’eau étant naturellement les plus propices.
BALAY G., 2017, Le Crapaud commun, Outil pédagogique, Bourgogne-Nature Junior, 8 : 22-23
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
GENIER P. & CHEYLAN M., 2012, Les Amphibiens et les Reptiles du Languedoc-Roussillon et régions limitrophes. Atlas biogéographique., Ouvrage, Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaires et biodiversité) : 448p.