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Envergure : 23-30 mm
Le Cuivré fuligineux se caractérise par le dessus brun fuligineux chez le mâle, orné de rares lunules submarginales orangées très peu marquées (caractère propre à la sous-espèce nordique et montagnarde dorilis) et bordé de franges blanches. Des points noirs transparaissent sous le fond alaire. Les femelles sont beaucoup plus marquées d’orangé. Le revers est jaune verdâtre pâle chez le mâle, teinté d’orangé aux antérieures chez la femelle (surtout en deuxième génération), avec de nombreux points noirs cerclés de blanc et des macules submarginales orange vif. Aucun risque de confusion pour les mâles, couleur de suie ; en revanche, les femelles ressemblent un peu à celles de L. hippothoe et L. alciphron.
Le Cuivré fuligineux, méso-hygrophile, affectionne les prairies humides très fleuries (abritant Renoncules, Cirses, Trèfles), peu fauchées et relativement fraîches, en fond de vallon ou en lisière forestière. Il fréquente également les pelouses en voie de fermeture, les grandes clairières, les anciennes gravières, et en altitude les bords de ruisseaux bien ensoleillés. Très actifs, les mâles surveillent leur territoire depuis le sommet d’une graminée ou d’une renoncule, fondant à tout moment sur tout insecte de passage. Les femelles ne quittent guère la strate herbacée, fréquentant activement les fleurs pour butiner. La chenille vit exclusivement sur les Oseilles renfermant de l’acide oxalique (Rumex acetosa, R. acetosella).
Cette espèce bivoltine présente deux générations se montrant de la fin avril à la fin de juin, puis de la mi-juillet à la fin d’août. En plaine, certains exemplaires fraîchement éclos fin septembre-début octobre appartiennent peut-être à une troisième génération.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Le Cuivré fuligineux disparaît des prairies fumées qui sont trop souvent fauchées (trois ou quatre fauches annuelles de nos jours !) et sur lesquelles se pratique l’enrubannage des fourrages avant leur maturité.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Le Cuivré fuligineux est assez fréquent mais localisé, les populations semblent stables. Cette espèce eurosibérienne est en fort déclin dans le nord-ouest de la France. En Bourgogne comme en Franche-Comté, les lacunes constatées correspondent aux secteurs d’agriculture intensive. Ce Cuivré atteint 1 000 m d’altitude dans le massif du Jura. En Côte-d’Or, l'espèce est bien présente dans le Morvan, l'Auxois, la Montagne Châtillonnaise ainsi qu'au sein de diverses vallées traversant les plateaux calcaires et côtes calcaires.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.