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Le mâle paraît sombre en vol en raison de la teinte du dessus des ailes. La femelle, plus rousse, possède une série complète d’ocelles submarginaux. Le Fadet de la Mélique est caractérisé par deux macules blanches au revers des ailes postérieures, macules ne touchant jamais le bord costal. Dans le Jura, l’espèce est d’aspect plus gris sur le dessous, avec une ocellation plus vestigiale. En vol, la femelle peut être confondue avec le Fadet commun. Comme tous les fadets, l'adulte du fadet de la mélique ferme ses ailes au repos. Posée, elle n’offre en principe aucune difficulté de détermination une fois que l’on connaît les critères distinctifs. Des confusions fréquentes sont toutefois commises par les débutants dans les stations où il côtoie le Fadet des tourbières (Coenonympha tullia), pourtant plus gros et dont la tache blanche du dessous des ailes postérieures atteint le bord costal.
Calcaricole non strict, hôte des prairies sèches, des vastes milieux ouverts parsemés de buissons, le Fadet de la Mélique a fortement chuté en densité depuis une vingtaine d’années. Il volette au-dessus des pelouses à Brome dressé (Bromus erectus), se posant toujours ailes relevées parmi les épis, comme tous les Fadets, tout en visitant assez rarement les fleurs.
Cette espèce est univoltine, elle a une génération par an. Les adultes se montrent de juin à la mi-juillet.
Les adultes consomment du nectar mais visitent assez rarement les fleurs, les larves se nourrissent de Poacées (Brachypodes, Mélique, Fétuques, Brome dressé).
Bien que les larves se nourrissent de Poacées banales, on observe un continuel recul de l’espèce. Elle est considérée comme quasi-menacée sur la Liste Rouge régionale l’UICN. Cette espèce qui se réfugie souvent dans des milieux herbacés extensifs peu anthropisés est impactée par la dégradation directe ou indirecte de ses habitats : embroussaillement, enrésinement, enrichissement des terres, drainages… De petites populations isolées, par exemple en sommet de butte calcaire, semblent pouvoir se maintenir sans échanges géniques apparents. Le maintien des pratiques agricoles extensives est indispensable à la survie de l’espèce. Il convient en ce sens de préserver des réseaux de prairies sèches en favorisant un pâturage léger et une fauche hivernale partielle. Il ressort en effet que ce papillon apprécie la présence de faciès herbacés assez hauts. Il trouve d’ailleurs souvent refuge dans divers petits habitats de ce type inclus au sein de formations herbacées plus rases, notamment au pied des buissons en pelouses sèches.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Le Fadet de la Mélique est une espèce eurosibérienne sarmatique arrivant en limite d’expansion occidentale en Bourgogne, et préférant nettement les pelouses calcaricoles. L’espèce est globalement en sévère régression en Bourgogne comme en Franche-Comté et a disparu de nombreuses stations périphériques (dont une anecdotique petite population sur une jachère de l’extrême nord de l’Yonne, à Vallières, vue en 1989), dans l’Yonne, la Nièvre et la quasi-totalité du massif morvandiau. De très petites populations isolées ont été trouvées sur des parcelles péri-morvandelles, sur substrat siliceux. Les populations sont actuellement centrées sur les plateaux calcaires, en Bourgogne et en Franche-Comté, où le Fadet occupe surtout les zones d’altitude. Il peut fréquenter les prairies para-tourbeuses dans le Jura et dépasse 1 280 m d’altitude.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.