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Longueur:60 à 87 cm
Envergure :87 à 125 cm
Poids moyen : 4kg pour le mâle, et 2 kg pour la femelle
Chez le Grand Tétras, aussi appelé Grand Coq de bruyère, le mâle présente un plumage gris ardoise, avec un plastron vert, des ailes brunes portant une tache blanche à l'aisselle et au dessous blanc. Plus gros que la femelle, il a un cou et une tête massifs, une gorge barbue et une queue large. La femelle ressemble un peu à une poule faisane et est plus grande et plus rousse que celle du Tétras lyre : ventre strié, gorge et haut de la poitrine roux orangé, longue queue roussâtre barrée de noir et arrondie. Le Grand Tétras a un gros bec crochu, puissant et de couleur blanc jaunâtre, le tour de l'œil est rouge. Les juvéniles ressemblent aux femelles. Le Grand Tétras est très bien adapté à la marche et à la course, même sur la neige ; il vole peu mais vite, et peut s’élever en chandelle de quelques mètres pour s’enfuir ou gagner un perchoir.
Discret, très farouche et plutôt sédentaire, cet oiseau vit principalement dans les forêts de conifères (Pin sylvestre, Epicéa, Sapin blanc) et les forêts mixtes présentant des clairières et un sous-bois fourni. Il se perche souvent dans les arbres, sur les grosses branches à mi-hauteur. Le Grand Tétras résiste bien au froid mais l'humidité et les basses températures en période de reproduction sont néfastes pour les poussins et affectent les ressources en nourriture.
La période de reproduction varie selon les conditions locales, elle commence généralement en avril et dure jusqu'à la mi-mai. Avec l'augmentation des températures, l'oiseau parade plus tôt. Lors des parades, la queue du mâle forme un éventail, il dresse sa tête et son cou et émet des sons gutturaux en série. Un mâle peut s'accoupler avec plusieurs femelles. Après l'accouplement, la femelle cherche la solitude pour nicher dans le sous-bois, au pied d'un tronc ou d'un rocher, entre des racines etc., dans un nid d'environ 25 cm de diamètre qu'elle couvre de feuilles mortes, d'aiguilles, de plumes etc. Elle pond 6 à 9 œufs qu'elle couve environ 28 jours. Les jeunes se séparent de leur mère vers l'âge de trois mois. En limite d'aire de répartition, le Grand Tétras peut s'hybrider avec le Tétras lyre et le Faisan de Colchide.
Le Grand Tétras se nourrit essentiellement de végétaux, qu'il recherche à l'aube et en fin de journée. En hiver, lorsqu'il y a de la neige, l'oiseau se positionne sur une branche de conifère et attrape les rameaux à sa portée dont il consomme aussi les aiguilles et les bourgeons. A l'occasion, il consomme des rameaux de hêtre, d’érables ou de genévrier, des lichens et des baies desséchées. Sa nourriture est plus variée le reste de l'année : tiges, pousses, feuilles, fleurs, fruits, invertébrés (fourmis, limaces…). En automne, la consommation de baies (en particulier de myrtilles) lui permet de s’engraisser avant d’aborder l’hiver.
Les maladies (la coccidiose), les printemps humides et froids, la chasse, l'exploitation forestière, sont des facteurs de mortalité et de perturbation. Le Grand Tétras est une espèce d'intérêt communautaire inscrite dans la Directive Oiseaux, il fait l’objet de mesures de conservation spéciale concernant son habitat. Il est cité dans la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe. En France, l'oiseau n’est plus chassable que dans les Pyrénées.
C'est une espèce paléarctique habitant le nord de l’Eurasie, de l’Ecosse jusqu’en Sibérie et en Chine, avec des populations isolées en Europe centrale et méridionale, où sa répartition suit globalement les peuplements de conifères. En France, il a disparu des Alpes mais reste présent dans les Vosges, le Jura, les Cévennes et les Pyrénées entre 400 et 2400 m d'altitude, selon les massifs.
Le Renard et la Martre des pins sont les principaux prédateurs du Grand Tétras, ainsi que l'Autour des palombes. Le Sanglier est un facteur de dérangement.