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Envergure : 50-55 mm
La Grande Tortue (appelé Grand-Renard en Belgique) se caractérise par le dessus des ailes d’un fauve orangé terne, orné de trois macules noirâtres le long de la côte et de quatre taches arrondies vers le bord interne de l’aile antérieure. Les postérieures ne présentent qu’une seule grande macule noire le long de la côte. Des lunules bleues donnent aux bordures marginales des postérieures un aspect tortueux. Le revers est marbré de brun, plus foncé vers l’aire basale. Nettement plus grande que la Petite Tortue (Aglais urticae), à laquelle elle ressemble, la Grande Tortue s’en distingue également par l’absence d’aire jaune clair au revers des antérieures, ainsi que par la présence d’écailles piliformes rousses dans l’aire basale du dessus des postérieures.
La Grande Tortue, espèce mésophile, habite les bois clairs, les lisières bien ensoleillées, les vergers et les jardins des villes. La Grande tortue passe l'hiver sous sa forme adulte. Au printemps, après hibernation dans des cavités d’arbres, de vieux murs, voire à l’abri d’appentis ou de caves, elle fréquente les chatons du Saule marsault et descend parfois au sol se chauffer au soleil sur les herbes et fougères sèches, les souches, les chemins caillouteux ou le ballast des voies ferrées. L’été, les individus fraîchement éclos préfèrent pomper le miellat ou la sève des arbres blessés, dans les secteurs ombragés. Ils se tiennent souvent la tête en bas. Les chenilles restent grégaires jusqu’à la nymphose.
Les femelles déposent leurs œufs groupés en spirale autour d’un rameau de la plante-hôte. C’est une espèce univoltine (une génération) volant en juin-juillet, puis de façon sporadique en octobre après une longue période d’estivation. Les imagos hivernent et reparaissent en mars-avril pour se reproduire.
Les adultes consomment principalement du nectar des chatons du Saule, les chenilles se nourrissent des feuilles d’essences forestières variées : Saules, Ormes, Peupliers, Bouleaux, mais aussi Poiriers et diverses espèces de Prunus.
Les monocultures résineuses ainsi qu’une gestion forestière qui supprime les essences de moindre valeur économique sont défavorables à la Grande Tortue, mais ne peuvent expliquer ses fortes variations d’effectifs. La cause est probablement ailleurs pour cette espèce eurosibérienne sensible au changement climatique, et qui présente un taux de parasitisme très élevé.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurosibérienne, elle présente dans l’ensemble des départements français mais en fort déclin dans le Nord. Dans nos régions, la Grande Tortue est peu fréquente, et les populations ont subi des fluctuations d’effectifs considérables, chutant du statut de commun dans les années 1970 à celui de rare dans les années 1990. Actuellement, après un regain de densité au début des années 2000, un tassement est de nouveau constaté. Bien établie dans les vallées abritant des boisements de feuillus en plaine, la Grande Tortue dépasse rarement 600 m d’altitude.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.