Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Longueur: 110 à 140 cm
Envergure : 200 à 250 cm
Poids moyen :4 à 5 kg
Le plumage de la grue est gris, paraissant sombre de loin. Une bande blanche part de la joue et descend sur le côté du cou, dont le devant et l'arrière sont noirs. Un espace de peau presque nue forme une calotte rouge sur la tête. Le bec de la Grue cendrée est assez pointu, son cri typique porte loin. Au repos, les grues se tiennent sur une seule jambe et cache leur bec sous les plumes d'une épaule. Les poussins ont un duvet roux.
La Grue cendrée est le plus haut oiseau d'Europe. Son vol battu et puissant est régulier, à 60 km/h de moyenne. En vol, la silhouette rappelle celle de la cigogne mais le cou est tendu et les pattes alignées à l'horizontale. Les troupes ont une formation en chevrons ou en files obliques, en arcs ou en fronts sinueux.
Les rassemblements en octobre-novembre peuvent réunir des milliers d'oiseaux qui se répartissent par troupes de 20 à 100 lors des vols migratoires vers le sud. Les grues voyagent jour et nuit, à plus de 1000 m par beau temps, sinon entre 50 et 500 m lors d'intempéries. Les grues ponctuent leur trajet d'étapes de repos sur des plaines ou des marais. En février débute la migration de printemps, vers le nord. Lorsque les conditions n'ont pas changé, les grues fréquentent les mêmes lieux d'une année sur l'autre : cultures, prairies, marais etc., avec généralement peu d'arbres et de haies.
Les adultes rejoignent les territoires de nidification courant mars. Sociable et grégaire lors des migrations et de l'hivernage, la grue devient territoriale au moment de la nidification. Après la parade, mâle et femelle choisissent tous les deux l'emplacement du nid et le construisent avec des tiges de roseaux, feuilles, branchettes etc., dans un lieu très humide voire inondé, bien dissimulé dans la végétation afin de le protéger des prédateurs. Le nid a une forme de plateforme atteignant, sur l'eau, 1 m de diamètre et 60 cm de hauteur, mais prend une forme simple sur la terre ferme. Un couple peut construire plusieurs nids ou réutiliser un nid précédent. Entre fin mars et mi-mai, deux œufs couleur brun-olive à brun-rougeâtre sont pondus, mâle et femelle se relayaient pour la couvaison. Les jeunes apprennent vite à se nourrir mais ils ne voleront qu’après plusieurs mois. La maturité sexuelle est atteinte vers 5 ou 6 ans, les partenaires sont généralement fidèles jusqu'à la mort de l'un d’eux.
La Grue cendrée cherche sa nourriture de préférence dans les champs où elle picore les graines de céréales (blé, orge, etc.). Elle se nourrit aussi dans les prairies où elle mange les herbes, les feuilles de trèfle etc., et dans les marais où elle recherche les jeunes pousses tendres de roseaux. Elle complète son alimentation avec des petits invertébrés (larves d'insectes, araignées, limaces, escargots), parfois des petits mammifères, grenouilles, lézards...
La chasse et la destruction des sites de nidification, par assèchement des zones humides, ont progressivement éliminé les populations nicheuses de la moitié sud de l'Europe. La Grue cendrée est une espèce d'intérêt communautaire inscrite dans la Directive Oiseaux, elle fait l’objet de mesures de conservation spéciale concernant son habitat, afin d’assurer sa survie et sa reproduction. Elle est citée dans la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe. Depuis sa protection en France, l'espèce est en progression.
L'oiseau connaît encore des menaces : intensification des cultures qui remplacent les zones de nourrissage, les prairies et les zones humides ; surexploitation des forêts et destruction des zones de reproduction ; modification ou destruction des zones d'étape de migration ; collision avec les lignes électriques...
La Grue cendrée se reproduit en Scandinavie, et du nord de l'Allemagne jusqu'en Russie. En France, un couloir migratoire traverse le pays du Nord-Est au Sud-Ouest. Le changement climatique semble favoriser l'hivernage en France où l'oiseau nicherait dorénavant en Lorraine, notamment.
En dehors des jeunes, la Grue cendrée présente peu de prédateur, sauf si les individus sont blessés ou malades et restent alors au sol.
Migratrice assez commune. Nicheuse occasionnelle. Hivernante localisée.