Morphologie

Taille : jusqu’à 40 cm

Les confusions avec le Lézard des souches (en ce qui concerne notamment les femelles de Lézard vert occidental, qui peuvent être pourvues de lignes longitudinales claires et rehaussées de noir, ou les juvéniles, ayant le dos brun) sont assez fréquentes. Le Lézard vert occidental est pourvu d’une très longue queue, mesurant plus de deux fois la longueur du corps. C’est un animal spectaculaire de par sa grande taille (il peut atteindre plus de 40 centimètres) et ses couleurs vives. Le mâle, en période de reproduction, est reconnaissable à sa gorge bleue vif. Agile et rapide, c’est un excellent grimpeur.

Habitat

Ce lézard aime la chaleur ! Il fréquente souvent les même milieux que d’autres espèces thermophiles comme la Vipère aspic, le Lézard des murailles, ou encore la Couleuvre verte et jaune. C’est l’hôte typique des pelouses sèches et des zones de fourrés bien exposées, des vergers, bords de vignobles, de haies, de ponts, de digues et de voies ferrées... Les milieux rocheux et sableux (comme sur les bords de grands cours d’eau, dans lesquels il peut parfois tremper son ventre) sont très appréciés. Buissons, ronciers, tas de pierres, de branches, arbres morts, rochers parsemant son territoire sont des éléments indispensables pour y trouver refuge en cas de dérangement, ou s’abriter légèrement lors des journées très chaudes.

Reproduction

L’activité du Lézard vert occidental débute assez tôt en saison. Dès la fin du mois de février, on peut croiser quelques individus lors de conditions météorologiques clémentes. Les mâles sortent en premier de leur cachette d’hivernage. Les pontes peuvent se dérouler entre mai et début juillet (il peut y en avoir deux par an si les conditions sont propices) et peuvent comprendre 20 œufs, parfois davantage. Ceux-ci sont déposés dans un terrier que la femelle creuse, ou sous une grosse pierre. Les éclosions peuvent débuter dès août, l’incubation durant environ deux mois et demi.

Régime alimentaire

Le Lézard vert occidental se nourrit d’invertébrés ; principalement des insectes et araignées, ou encore des vers et de limaces, rarement de petits lézards des murailles. Il lui arrive de consommer la pulpe de fruits tombés au sol.

Relation avec l’homme

Les animaux domestiques, principalement le chat, causent une importante mortalité parmi les populations de lézard à proximité des agglomérations. Bien que vif, le fauchage des bords de route et la tonte des jardins sont également source de destruction. La dégradation de ses habitats est bien entendu l’une des raisons majeures qui peut conduire à la raréfaction de l’espèce. Citons notamment la déprise agricole et notamment l’abandon des activités de pâturage sur les pelouses sèches (entrainant leur fermeture progressive par la végétation haute et conduisant à un mitage de ces milieux), l’intensification de certaines pratiques culturales dans les vignobles, les plantations de conifères, les traitements agricoles (ayant un impact également sur les peuplement de proies), notamment des zones de lisières, leur entretien drastique, l’arrachage des haies et bosquets (réduisant les écotones), associés souvent au retournement de prairies… Le Lézard vert occidental est protégé en France, c’est une espèce déterminante ZNIEFF en Bourgogne et « d'intérêt communautaire » à l'échelle européenne (inscrite à l’annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore).

Réseau trophique

En Bourgogne, des cas de prédation par des Faucons crécerelles et des Couleuvres vertes et jaunes ont été rapportés. Un des plus gros prédateurs, comme pour les autres reptiles vivant parfois près de l’habitat humain, est le chat domestique. Le Lézard vert occidental peut être la proie d’autres rapaces, de hérons, de la Martre des pins, de la Fouine, de la Belette, du Renard roux ou du Chat forestier, de la Coronelle lisse, de la Vipère aspic…

Répartition géographique

Le Lézard vert occidental est assez commun en Bourgogne, mais inégalement réparti. Ainsi la géologie, la topographie, l’altitude, le climat, l’occupation du sol ou le caractère inondable de certaines zones doivent jouer un rôle important. Les signalements sont très nombreux sur les systèmes de côtes calcaires où l’espèce est très commune, hormis dans les secteurs très forestiers ou cultivés, sur les plateaux ou sommets de collines notamment. Les côte et arrière-côte dijonnaises et nord dijonnaises et la montagne d’arrière-côte sont occupées à la faveur de coteaux de combes bien exposés, de zones de pelouses buissonnantes ou de friches calcicoles, de milieux rocheux et d’escarpements, d’abords de villages, ou plus ponctuellement de carrières de calcaire… Il en est de même autour de la Côte chalonnaise et de la Côte mâconnaise. Les vallées de l’Yonne et de la Cure dans leur partie icaunaise sont également favorables, de même que les bords de Loire, qui accueillent d’importantes populations. Le Morvan est ponctuellement occupé, à la faveur notamment de milieux escarpés, rocheux, et bien exposés. Dans la grande plaine argileuse de Saône, il est très rare. Plate, artificialisée, cultivée ou forestière, ce lézard n’y trouve pas d’habitats favorables. Le val de Saône ne fait l’objet d’aucune observation, en raison notamment des importantes inondations qui s’y déroulent. Autour du Morvan, la dépression argileuse bocagère d’une partie de la Terre Plaine, de l’Auxois et du pays d’Arnay est vraisemblablement peu propice. Le plateau châtillonnais et la montagne châtillonnaise semblent aussi désertés par ce Reptile. Outre les zones très fermées ou les vastes terres labourées peu intéressantes, des facteurs climatiques peuvent aussi intervenir, les influences continentales y étant très marquées. Il est enfin rare sur les parties intensément cultivées ou boisées de l’Yonne et du centre nivernais.