Morphologie

Envergure : 30-40 mm

La Mélitée orangée offre un habitus bien reconnaissable : dessus du mâle rouge orangé rehaussé de petits dessins noirs, femelle fauve très marquée de noir, et parfois envahie d’une suffusion grise, comme dans les zones montagneuses du Sud de la France ; revers des postérieures crème, finement ponctué de noir et traversé par deux bandes régulières fauve orangé, d’aspect caractéristique. Le risque de confusion en vol est minime, surtout pour le mâle aux couleurs très vives. Une fois le papillon posé, le revers est caractéristique.

Habitat

La Mélitée orangée est une espèce plutôt xéro-thermophile, affectionnant les pelouses sèches caillouteuses à végétation lacunaire, les anciennes carrières et les rebords de corniche, toujours sur des secteurs très ensoleillés. Quoique préférentiellement calcaricole, elle est présente également dans le massif morvandiau, dans les prairies pentues et écorchées. La chenille arbore une robe nettement plus claire que celle des autres chenilles de Mélitées, également pourvues des pointes orangées. L’espèce se montre le plus souvent isolément ou par petits groupes.

Reproduction

C’est une espèce bivoltine paraissant en mai-juin, puis en fin juillet-août, avec une émergence supplémentaire partielle et locale en septembre.

Régime alimentaire

Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, la chenille se nourrit surtout de Plantain lancéolé (Plantago lanceolata).

Relation avec l’homme

Les atteintes portées aux pelouses sèches sont particulièrement responsables du déclin de ce papillon, conduisant d’une part à l’enfrichement généralisé de nombreux petits sites, et d’autre part à la destruction d’habitats imputable à divers aménagements ou tentatives de valorisation agricole. Le morcellement important du réseau de pelouses vient fragiliser davantage l’espèce dans certains secteurs où ses stations sont de plus en plus isolées.

Réseau trophique

Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.

Répartition géographique

L’espèce est très localisée et assez rare. Cette espèce méditerranéo-asiatique a considérablement régressé dans le Nord-Ouest de la France et disparu de l’Île-de-France. Elle est encore abondante dans le Midi et les montagnes méridionales. Dans le Nord de la Franche-Comté, les populations sont très fragmentées, restreintes aux stations les plus chaudes sur calcaire (autour de Champlitte surtout). Plus au sud, on retrouve un fort noyau de peuplement dans la partie méridionale du Jura, avec cependant des stations « fossiles » en Petite Montagne. En Bourgogne, elle est beaucoup mieux représentée, surtout le long des côtes et sur les plateaux calcaires, mais aussi dans le Morvan. La Mélitée orangée affectionne les milieux chauds et secs de la Côte dijonnaise ; moins fréquente ailleurs, elle semble absente de la plaine de Saône. Malgré ses affinités méditerranéo-montagnardes, l’espèce ne monte guère en altitude dans nos régions, et dépasse exceptionnellement 600 m.