Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Envergure : 50-55 mm
Le Paon-du-jour est facilement identifiable et l’ornementation de ses ailes en a fait l’un des papillons les plus connus. Le dessus est rouge vineux, ourlé de brun fuligineux avec, sur chacune des ailes, un superbe ocelle, varié de bleu, de pourpre et de jaune aux antérieures, entièrement bleu aux postérieures, ressemblant aux « yeux » qui ornent la queue du Paon, et censés provoquer l’effroi chez d’éventuels prédateurs à l’ouverture de celles-ci. À l’inverse, le revers, noir satiné et marbré, assure au papillon un excellent camouflage, ailes repliées. Ailes fermées, le Paon-du-jour ressemble vaguement à la Grande Tortue (Nymphalis polychloros), quoique son revers soit beaucoup plus foncé. Le doute est immédiatement levé à l’envol.
Le Paon-du-jour, papillon au vol puissant, n’a pas de biotope spécifique. Mésophile, il peut se montrer un peu partout, pourvu que les imagos trouvent des plantes nectarifères : Scabieuses, Origan, Eupatoire, Succise, Asters, Buddléias… Évitant ainsi les milieux trop secs (sauf en début de saison), il fréquente les friches, les pâtures et les prairies de fauche, les lisières et les allées forestières, les terrains vagues, les parcs urbains et les jardins. Les chenilles, noires, aisément repérables, vivent en communauté sur l’Ortie dioïque (Urtica dioica) dans une toile de soie lâche. Parvenues au dernier stade, elles se dispersent et se déplacent pour se nymphoser sur la plante-hôte, mais également à proximité, sur divers arbustes ou sous les chaperons de murs. On peut observer les adultes toute l'année Les imagos recherchent en automne les cavités des arbres, les caves et les greniers qui leur serviront de retraite hivernale. Par ailleurs, c’est aussi le seul Rhopalocère considéré comme régulièrement trogloxène, pendant l’hiver et parfois durant la période de repos estival : il n’est pas rare de le rencontrer dans des cavités souterraines naturelles ou artificielles (cavernes et grottes, anciennes mines, canalisations et tunnels).
Espèce bivoltine, il vole de début juin à la mi-juillet, puis de la mi-août à fin octobre. La première génération estive et se fond avec la deuxième à la fin de l’été. Après hibernation, les imagos, a priori de seconde génération, réapparaissent en mars-avril pour se reproduire.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Certains ouvrages et les témoignages d’anciens entomologistes tendent à démontrer que les populations de ce papillon étaient autrefois plus fournies. Cette tendance au déclin semble d’ailleurs actuellement se dessiner dans certaines régions françaises. Si l’élimination trop consciente des orties dans les jardins et autour des maisons peut potentiellement contribuer à ce déclin, l’enrichissement de certains secteurs agricoles (amendements azotés) permet a contrario un épanouissement relatif de l’ortie. Les causes exactes de ces fluctuations d’effectifs restent donc à préciser pour ce papillon. Cette espèce qui ne semble pas menacée pourrait être plus abondante, moyennant une élimination moins systématique des orties.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Le Paon-du-Jour, sans doute le papillon diurne le plus connu du grand public, est communément observé et peut être localement abondant. C’est une espèce eurasiatique répandue dans l’ensemble des départements français. Sa grande capacité de dispersion la rend observable partout en Bourgogne et en Franche-Comté, avec une assez forte densité depuis deux décennies (fluctuations cycliques sur plusieurs années). Cette espèce est très commune en Côte-d'Or.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.