Classification

  • ClasseInsecta
  • OrdreLepidoptera
  • FamilleNymphalidae
  • GenreApatura
  • Espèceilia
  • Nom scientifiqueApatura ilia
Données de l'espèce

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Carte de l'espèce

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Morphologie

Envergure : 50-60 mm

Le Petit Mars changeant présente deux formes, bien distinctes, qui cohabitent : la forme nominative blanche ilia, dont les macules blanches du dessus sont peu étendues et parfois enfumées ; la forme fauve jaunâtre, clytie, dite Mars orangé, dont les taches bien marquées varient de l’ocre au brun-roux. Ces différences se retrouvent au revers. Comme pour le Grand Mars changeant (Apatura iris), les mâles présentent sur le dessus de magnifiques reflets bleu-violet, variables selon l’angle d’incidence de la lumière. La forme clytie domine par rapport à la forme blanche, surtout en milieu chaud. Il existe un grand risque de confusion entre le Petit Mars changeant et le Grand, surtout en vol. La bande blanche et les dessins contrastés du revers du Grand Mars changeant permettent la distinction. Posés, ailes ouvertes, les mâles sont très proches ; l’ocelle cerclé d’orange de l’espace 2 des antérieures facilite la reconnaissance du Petit Mars changeant. La forme orangée ne présente globalement pas de difficulté de détermination, alors que la forme typique reste plus délicate à identifier si le revers des ailes n’est pas visible.

Habitat

Si Apatura iris et Apatura ilia volent souvent ensemble avec des exigences écologiques proches, A. ilia montre une tendance pour des températures plus élevées. Le Petit Mars changeant est une espèce mésophile à mésohygrophile (elle affectionne les températures modérées) des milieux boisés, assez ouverts, présentant une végétation arbustive ensoleillée : lisières, coupes de régénération et chemins attenants, bords de cours d’eau et d’étangs, bois des plateaux calcaires et friches associées. Il arrive souvent que des individus adultes erratiques soient également observés le long des haies, jusque dans les jardins et même en pleine ville. Les imagos femelles sont peu actifs et rarement visibles. Les mâles descendent se désaltérer sur les flaques boueuses des sentiers, les plages envasées des rivières, les talus des gravières, et sont très attirés par les sources ammoniaquées (sueur, déjections animales, cadavres des petits mammifères et de mollusques, humeurs d’insectes écrasés…). Ils peuvent alors se rassembler en nombre sur quelques mètres, toujours en plein soleil. Dérangés, ils se réfugient à trois ou quatre mètres du sol, à l’extrémité d’un rameau, puis au bout de quelques minutes d’observation, redescendent en planant se poser au même endroit. Les chenilles se développent sur les Peupliers (Populus tremula, P. nigra) et les Saules (Salix spp.).

Reproduction

C’est une espèce univoltine, paraissant habituellement de la mi-juin à la mi-juillet, mais qui se montre de plus en plus tôt (en moyenne avec quinze jours d’avance sur les éclosions des années 1980). Quelques exemplaires observés tardivement les années chaudes correspondent probablement (comme dans le Sud de la France) à une deuxième génération, très partielle ici.

Régime alimentaire

Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.

Relation avec l’homme

L’espèce est menacée par diverses atteintes portées à ses habitats. En contexte forestier, l’élimination des essences dites secondaires et l’entretien des abords de sommières par gyrobroyage peuvent compromettre le maintien de ce papillon. De façon similaire, la rectification et l’enrochement de nombreuses berges de cours d’eau éliminent les arbres nourriciers indispensables au bon développement des chenilles. D’après une partie de la bilbiographie, les plantations d’essences allochtones et plus particulièrement de Peuplier du Canada pourraient impacter défavorablement les populations de ce taxon. Il semble en effet que les femelles de Mars pondent préférentiellement sur ces cultivars dont le feuillage se montre ensuite trop coriace pour que les jeunes chenilles puissent correctement s’en nourrir. Cette assertion a toutefois été réfutée dans certains ouvrages. La sauvegarde et le maintien du Petit Mars changeant passent par une gestion appropriée des ripisylves et des lisières forestières.

Réseau trophique

Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple. Des études ont également démontré que les mésanges prélèvent de grandes quantités de chenilles durant leur diapause hivernale. Ce phénomène de régulation de type proie-prédateur, qui participe au fonctionnement naturel des écosystèmes, peut expliquer pour partie les fortes variations d’effectifs observées certaines années.

Répartition géographique

Cette espèce eurasiatique est répandue en France dans la quasi-totalité des départements ; elle n’est jamais banale et toujours très localisée. Le Petit Mars changeant était autrefois assez commun, et bien que les effectifs soient connus pour être assez fluctuants, l’espèce montre une nette tendance à la régression, ce phénomène semblant d’ailleurs s’accélérer depuis une vingtaine d’années. Dans nos régions, c’est une espèce planitiaire, ne dépassant pas 600 m d’altitude, évitant la partie méridionale du massif vosgien et les hauteurs du Jura en Franche-Comté et le Morvan en Bourgogne. Très dispersée dans cette dernière région, elle est encore bien visible dans les fonds de combes, sur les plateaux calcaires et en plaine de la Saône où se situe le plus gros potentiel d'observation.

Photothèque Petit Mars changeant (Le)
Petit Mars changeant (Apatura ilia)
Petit Mars changeant (Apatura ilia)
Bibliographie Petit Mars changeant (Le)

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