Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : 37-45 mm
Envergure : 192-254 mm
Poids : 4-9 g
Classe : Mammifères
Ordre : Chiroptères
Famille : Rhinolophidés
Genre : Rhinolophus
Espèce : hipposideros
Nom scientifique : Rhinolophus hipposideros
Le Petit rhinolophe est le plus petit représentant de la famille des Rhinolophidés. Il se caractérise par la présence d’une feuille nasale constituée d’un repli de peau en forme de fer à cheval autour des narines. La complexité de cet organe lui sert dans ses déplacements puisqu’il émet ses ultrasons par le nez pour se repérer dans l’espace et chasser. Les oreilles sont dépourvues de tragus (appendice de l'oreille protégeant l'orifice du conduit auditif). Le pelage du dos est gris-brun et celui du ventre gris à gris-blanc. En hiver, les individus s’enveloppent complètement dans leurs ailes et pendent librement, formant ainsi une sorte de cocon noirâtre. Les femelles possèdent deux paires de mamelles : située dans la région pectorale, l’une d’entre elles sert à l’allaitement tandis que l’autre permet au jeune de s’accrocher par la bouche au ventre de sa mère (paire située au niveau du bas-ventre).
Cette espèce occupe les plaines et les vallées chaudes des piémonts et moyennes montagnes. Elle fréquente les forêts de feuillus ainsi que le bocage pourvu d’un important réseau de haies entremêlé de bosquets. La présence de milieux humides aux alentours des sites de mise-bas est systématique. En été, le Petit rhinolophe gîte dans les combles de bâtiments (églises, châteaux, granges, moulins), il apprécie également les chaufferies, les pièces inhabitées ainsi que les dépendances d’habitation. En hiver (de novembre à fin mars), il se réfugie dans différents types de cavités souterraines; si les grottes naturelles, les carrières et les mines sont des lieux d'hibernation très appréciés de l'espèce, il n'est pas rare de l'observer dans les caves d’habitation ouvertes sur l'extérieur par un soupirail.
Arrivant sur les sites de mise bas au cours du mois d'avril, les naissances s’échelonnent généralement de mi-juin à mi-juillet. Si l'autonomie des jeunes est acquise au bout de six semaines, la maturité sexuelle n'est atteinte qu’à partir de 2 à 3 ans. Les accouplements ont lieu à l’automne dans des cavités souterraines.
Le Petit rhinolophe est opportuniste; de fait, il capture la plupart des insectes de petite et moyenne taille volant à sa portée. Son régime alimentaire correspondant aux proies disponibles, il se compose principalement (mais en quantité variable) de petits Diptères (tipules, moustiques), papillons de nuit, Trichoptères et Hyménoptères.
Cette espèce peut être considérée comme une espèce commensale de l'Homme puisqu’elle est fréquemment observée au sein des habitations humaines (combles, caves). Cette cohabitation est viable à partir du moment où un espace suffisamment tranquille lui est réservé. Sensible aux dérangements (bruit, lumière), elle s’envole rapidement lorsqu’on s’en approche; c'est alors que, si l’espace est restreint, elle peut nous frôler sans toutefois nous toucher. Ses colonies étant généralement de faible effectif (entre 20 et 30 individus en moyenne), cette espèce occasionne peu de désagréments. Cependant, parmi les menaces pesant sur cette espèce, il est à noter la condamnation des accès à ses gîtes. L’intensification de l’agriculture (arrachage de haies, utilisation de pesticides) lui est aussi néfaste.
Le Petit rhinolophe a peu de prédateurs hormis le chat domestique qui peut attraper des individus en sortie de gîte. La Chouette effraie ainsi que la Fouine peuvent occasionnellement se nourrir de quelques individus dans les colonies.
Etant le plus nordique des rhinolophes, sa répartition atteint l’ouest de l’Irlande, l’Ukraine à l’est, et s'étend jusqu’en Afrique du Nord. En France, si les mentions de l'espèce sont anecdotiques à l’extrême Nord du pays (Nord-Pas-de-Calais, Nord des Ardennes, Alsace), la Corse, les Midi-Pyrénées et la Bourgogne accueillent d’importants bastions. En effet, à l’exception de la moitié nord de l’Yonne, l’espèce est bien représentée en Bourgogne. En Côte-d’Or, l’espèce est bien connue de la moitié ouest du département; elle semble en revanche absente de la plaine et du val de Saône. Bien que de belles populations soient établies dans les massifs forestiers du Châtillonnais avec des colonies de plus d’une centaine d’individus parfois, le cœur de la population régionale est situé dans l’Auxois avec une très forte densité de colonies de mise bas. Quant aux principaux sites d’hibernation, ils sont situés sur la côte dijonnaise avec la présence d’un site exceptionnel abritant plus d’un millier d’individus en hiver. En raison de ces enjeux non négligeables, la région Bourgogne dispose d'une forte responsabilité de préservation de l’espèce au niveau national. C'est pourquoi un site Natura 2000 a été désigné pour maintenir l’espèce dans un bon état de conservation, dans l'Auxois.
ARTHUR L. & LEMAIRE M., 2009, Les chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Ouvrage, Biotope, Mèze (Collection Parthénope) ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris : 544 p.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
DIETZ C. & KIEFER A., 2015, Chauves-souris d’Europe. Connaître, identifier, protéger, Ouvrage, Delachaux et Niestlé S.A., Lausanne-Paris : 400p.
DIETZ C., VON HELVERSEN O. & NILL D., 2009, L’encyclopédie des chauves-souris d’Europe et d’Afrique du Nord. Biologie, Caractéristiques, Protection., Ouvrage, Delachaux et Niestlé, Paris : 400 p.