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Longueur : environ 10 mm
Envergure : 25-30 mm
Classe : Insectes
Ordre : Lépidoptères
Famille : Géomètres
Nom scientifique : Theria rupicapraria
Cette espèce a des ailes antérieures gris-brun présentant deux lignes transversales encadrant une zone plus foncée ornée d'une tache brune, les postérieures sont plus blanchâtres avec une tache brune et une ligne anguleuse. Très proche de la Phalène précoce (Theria primaria), la Phalène chamoisée s'en distingue après une minutieuse observation par ses ailes plus aiguës à l'apex (sommet) et par le point discal (zone de courbure de la bande transversale) nettement marqué et plus pointu. Les genitalia (appareil génital) sont également différents. Le dimorphisme sexuel est très marqué, les femelles sont dites « brachyptères » car elles présentent des ailes très réduites ne lui permettant pas de voler. Les chenilles de la Phalène chamoisée et des Géomètres en général sont appelées « arpenteuses » car, pour se déplacer, elles s'allongent au maximum puis ramènent l'extrémité du corps au contact du thorax. Chez ce papillon, elles ont d'abord le corps vert strié de blanc, puis brun-gris. En position allongée, la chenille ressemble à une brindille, difficile alors pour un prédateur de la repérer.
Certaines espèces de Géomètres, comme la Phalène chamoisée, élaborent des glycopeptides, sorte d'antigels naturels, qui leur permettent de voler à de basses températures. Comme pour sa cousine précoce, ne soyez pas surpris de voir ce papillon voler entre janvier et mars ! Vous le rencontrerez dans les friches broussailleuses ensoleillées et les lisières des bois.
L'espèce a une génération par an. Les œufs sont pondus en hiver, par groupes, sur les troncs et les branches. Les chenilles se développent au printemps, puis elles descendent au sol pour se nymphoser dans des petits cocons de soie. Les chrysalides hivernent à faible profondeur dans le sol, les imagos (adultes) émergeront au début de l’année suivante.
La chenille de la Phalène chamoisée se nourrit des feuilles de Prunellier, d'Aubépine, de Néflier, les adultes ne s'alimentent pas, d'où leur courte durée de vie.
Comme tous les papillons, la Phalène chamoisée est sensible aux pesticides et à la dégradation de ses habitats, mais elle ne bénéficie pas d'un statut de protection particulier. A ces menaces s’ajoute l'impact négatif de la circulation routière et de l'éclairage des enseignes et bords de routes par des néons ou des lampes à vapeur de mercure. Les facteurs météorologiques extrêmes des dernières années viennent s'ajouter à ces pressions.
De même que les autres papillons nocturnes, la Phalène chamoisée entre dans le menu des chauves-souris, des rapaces nocturnes et des oiseaux diurnes, des araignées, elle peut également être parasitée et mangée par les mantes. Les passereaux apprécient les chenilles pour nourrir leurs petits.
L'aire de répartition de cette espèce s'étend sur toute l'Europe. En France, la Phalène chamoisée se rencontre plutôt en plaine, elle s'observe notamment en Bourgogne.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
ROBINEAU R. & al., 2007, Guide des papillons nocturnes de France, Ouvrage, Delachaux & Niestlé : 287p.