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Envergure : 40-50 mm
Chez la Piéride de la Rave, le dessus blanc crème porte une tache apicale grisâtre aux antérieures, par ailleurs ornées d’une petite macule noire peu marquée dans l’aire postmédiane chez le mâle, la femelle en arborant deux bien visibles. Le revers des ailes postérieures, jaune, présente une faible suffusion grise à la base, surtout en première génération. La Piéride de la Rave est nettement plus petite et moins blanche que P. brassicae ; en revanche elle est de même taille que P. napi, mais certains exemplaires estivaux sont un peu plus grands. Le risque de confusion existe avec les sujets de P. napi de deuxième génération, dont la nervation est moins chargée de gris. Au vol, l’aspect est identique à celui de la Piéride du Navet, mais la progression est légèrement plus vigoureuse. Au repos, les déterminations sont plus faciles ; on se méfiera simplement d’éventuelles confusions avec les sujets estivaux de la Piérides du Navet. Pour la distinction avec P. mannii, voir cette espèce.
La Piéride de la Rave est une espèce mésophile qui, lorsque ses densités deviennent importantes, peut occasionner des dégâts dans les jardins et les cultures. Les femelles déposent leurs oeufs isolément au revers des feuilles. Ils éclosent une semaine plus tard. Les chenilles se nourrissent, pendant le mois que dure leur développement, de nombreuses Brassicacées, mais aussi de Résédacées et de Tropæolacées : divers Choux (dont le Chou potager, Brassica oleracea), Cardamines (dont la Cardamine hérissée, Cardamine hirsuta), Réséda jaune (Reseda lutea) et Grande Capucine (Tropaeolum majus). Ce sont les chrysalides de la dernière génération qui hivernent.
C’est une espèce trivoltine en plaine, volant de la fin mars (après Pieris napi) à la fin octobre, et bivoltine en montagne.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
La Piéride de la Rave, espèce éclectique et rudérale, semble subir les sévices de l’agriculture moderne avec moins d’acuité que les autres espèces. De fait, elle exploite un grand nombre de plantes relativement communes et ubiquistes, hôtes des champs, des lisières, des haies, des jardins et des friches. De la sorte, les populations se maintiennent à un niveau respectable. Mais il ne fait aucun doute que les chenilles sont régulièrement vouées à l’hécatombe dans les champs et les prairies soumis aux traitements phytosanitaires.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Comme la Piéride du Navet, la Piéride de la Rave est largement distribuée dans nos régions et ne montre pas de tendance significative à la régression. Ce papillon est dispersé partout, avec des émergences massives dans les zones rudérales en été. On peut potentiellement l'observer dans toutes les communes de Côte-d’Or.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.