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Envergure : 55-65 mm
C’est une espèce fondamentalement bicolore, brun-noir et barrée de blanc, ornée d’une large bande postmédiane sur les quatre ailes, la femelle étant plus grande et plus vigoureuse. Le risque de confusion avec les Hipparchia voisins demeure limité, même si elle se pose les ailes relevées, car elle est dépourvue de nuances jaunâtres ou brunâtres sur le dessous.
Le Silène est une espèce mésoxérophile recherchant les lisières bien exposées, les bois clairs, les prés-bois, les friches entourées de buissons. L’espèce fréquente les fourrés hauts, les mâles se tenant souvent à l’extrémité d’un rameau ou sur un piquet de clôture. Les imagos se posent aux heures les plus chaudes sur les troncs de diverses essences, avec une prédilection pour les arbres de la chênaie pubescente ; les femelles sont erratiques en fin de saison et montent en altitude dans le Jura, à plus de 1 100 m. Les chenilles se développent sur diverses graminées, après hibernation sous forme de toutes jeunes larves.
C’est une espèce univoltine (une génération annuelle) à longue période d’apparition, les femelles étant particulièrement résistantes, se montrant de fin juin à fin août, exceptionnellement jusqu’à fin septembre, voire mi-octobre.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Localement, la circulation automobile décime de nombreux exemplaires, mais compte tenu de son pouvoir d’adaptation et de dispersion, le Silène ne semble pas menacé et il ne nécessite pas la mise en œuvre de mesures particulières en sa faveur. Il ressort toutefois qu’en contexte urbanisé (Pays de Montbéliard, ceinture belfortaine…), l’espèce se réfugie régulièrement dans de petits habitats ensoleillés (coteaux, talus) qu’il convient de gérer de manière différenciée (fauche tardive, maintien d’îlots de buissons…).
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Le Silène est une espèce ponto-méditerranéenne à grande capacité de dispersion. Cité ponctuellement de Côte-d’Or et du Doubs vers 1960, le Silène n’y avait pas été revu durant plus de quinze ans. Puis il a poursuivi son avancée vers le nord jusqu’en Ile-de-France et son extension s’est ensuite accélérée dans les années 2000. Désormais bien répandue en Bourgogne, par îlots, l’espèce a été observée en petit nombre jusqu’à Sens. Elle se trouve aujourd’hui distribuée presque partout en Franche-Comté. Il est intéressant de noter que ce taxon affiche des abondances ponctuellement importantes (surtout en période d’éclosion), mais toutefois très fluctuantes, liées à la dispersion des femelles. Les principaux noyaux de populations se trouvent sur les côtes calcaires situées de part et d’autre de la plaine d’effondrement de la Bresse, dans le sud de l’Yonne, sur les plateaux calcaires centraux de Haute-Saône, et les premiers plateaux du Jura, où elle s’élève jusqu’à 1 100 m sur les pentes bien exposées (Jura : Foncinele-Haut). Le Silène reste peu observé dans le Morvan, la Bresse, le Bazois, le Charollais, la Puisaye, le Sénonais et le haut Doubs mais son aire de répartition en France est en extension depuis au moins une trentaine d’année (constatée depuis 1976).
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.