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Envergure : 32-37 mm
La Thécla du Bouleau présente un dimorphisme sexuel prononcé : le dessus du mâle, d’un brun-noir presque uniforme, ne présente qu’une éclaircie discoïdale de très faible étendue, alors que celui de la femelle porte aux antérieures une large tache réniforme transversale rouge orangé. Le revers, fauve orangé, tire sur le jaune verdâtre chez le mâle, et sur l’orange soutenu rehaussé de dessins rouge orangé vif chez la femelle. D’autant plus reconnaissables, les femelles se chauffent souvent au soleil automnal, ailes entrouvertes. Il n’existe aucun risque de confusion concernant les femelles, identifiables même en plein vol grâce à leur livrée bariolée bien reconnaissable. En revanche, l’identification des mâles ne peut s’effectuer qu’une fois ceux-ci posés, l’examen du revers restant indispensable.
Mésophile, la Thécla du Bouleau est la plus mobile des Théclas. Les femelles, surtout, parcourent de grandes distances, non pas à la recherche de Bouleaux (plante-hôte exploitée de manière occasionnelle surtout en Scandinavie et en Allemagne), mais de Prunelliers (Prunus spinosa) et d’autres espèces de Prunus, notamment en ville. Facilement repérables à une période tardive où rares sont les espèces de papillons qui volent encore, elles se déplacent en ligne droite le long des lisières et des haies, traversant fréquemment les jardins et s’aventurant jusque dans les parcs urbains. La Thécla du Bouleau porte mal son nom, car ses chenilles se développent principalement sur les Prunelliers. Les adultes sont très mobiles et sont souvent observés isolément. Présents surtout sur les reliefs calcaires, les individus volent de juillet à octobre.
Par beau temps, les femelles déposent alors isolément leurs oeufs blancs à l’aisselle des rameaux, mais aussi, plus rarement, à la base des épines et des bourgeons floraux, toujours à la face inférieure de ces organes végétaux. Les mâles émergent longtemps avant les premières femelles (on parle de protandrie), il est rarissime d’observer simultanément des individus des deux sexes. Les mâles sortent généralement dès la mi-juillet et volent jusqu’à la mi-août, les premières femelles n’apparaissent souvent qu’à la mi-août (période où les mâles se font rares), mais volent et pondent jusqu’en octobre. Il est probable que les femelles partent à la recherche de sites de ponte plusieurs semaines après l’accouplement.
Les femelles butinent les mûres passées et divers autres petits fruits avancés, les mâles butinent les Ombellifères.
Les haies de prunelliers sont souvent arrachées et les prairies maigres broussailleuses parfois soumises au brûlis ; ces pratiques sont néfastes à la survie de l’espèce. L’extension des parcelles agricoles ainsi que le remembrement provoquent également le morcellement des populations, en partie compensé par la capacité de dispersion des femelles.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurasiatique répandue dans la plupart des départements français, elle y est rarement abondante. La recherche des oeufs, déposés isolément sur les rameaux de Prunus, est un moyen facile de confirmer la présence de l’espèce. Ce type de prospection a porté ses fruits en Haute-Saône dans la région de Luxeuil-les-Bains et de Vesoul, et des recherches similaires menées dans d’autres stations favorables amélioreraient certainement la connaissance de sa répartition. Dans le Jura, elle a dorénavant déserté bon nombre de stations de plaine soumises à l’agriculture. Elle peut exceptionnellement atteindre 860 m d’altitude (Doubs : La Cluse-et-Mijoux). En Bourgogne, l’espèce est rare mais largement dispersée sur les plateaux calcaires de moyenne altitude, ainsi qu’en plaine dans les zones bocagères.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.