Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Envergure : 28-33 mm
Le Thécla du Chêne montre rarement sa face supérieure : brun-noir à reflets bleu sombre chez le mâle, brun foncé orné d’une grande tache basale bleu-violet chez la femelle. Le dessous, gris pâle, est traversé par une ligne postdiscale blanche, bordée de gris foncé vers l’intérieur. Les postérieures présentent des petites taches submarginales orangées, pupillées de noir. Il n’y a aucun risque de confusion si l’espèce est observée de près.
La Thécla du Chêne fréquente exclusivement les milieux mésophiles et boisés : bosquets, bois et forêts abritant différentes espèces de Chênes – Chêne pubescent (Quercus humilis), Chêne sessile (Quercus petraea) et Chêne pédonculé (Quercus robur) – dont les frondaisons nourrissent la chenille. Frondicoles, les adultes évoluent en hauteur, dans les branchages, où ils pompent le miellat des pucerons et le suintement des glands en formation. Facilement observables aux jumelles en lisière, ils tourbillonnent en groupes de plusieurs individus sur la face exposée au soleil jusqu’en fin de journée ; ils peuvent également fréquenter les frondaisons des vieux chênes isolés. Ils descendent parfois, lors de fortes chaleurs, se mêler à d’autres papillons autour des flaques des chemins forestiers. Pour des raisons inconnues, il arrive de trouver des imagos morts ou mourants au sol (durant la sécheresse de 1976 et dans une moindre mesure la canicule de 2003).
C’est une espèce univoltine (à une génération) paraissant de la fin juin à la mi-août avec des premiers imagos de plus en plus précoces.
Les adultes se nourrissent du miellat des pucerons et du suintement des glands en formation ; les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Cette espèce typiquement sylvicole est potentiellement défavorisée par certaines pratiques comme l’introduction d’espèces allochtones et l’enrésinement massif. Son écologie, qui la rend discrète, masque une distribution certainement plus étendue que ne le montre la cartographie actuelle.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurasiatique connue de la quasi-totalité des départements français, ce Lycène souvent très discret se montre rare à commun suivant les années. Sa répartition est largement sous-estimée, car le papillon est difficile à détecter à l’oeil nu dans des milieux souvent assez fermés. En Haute-Saône, cette Thécla fréquente deux types d’habitats : les forêts mixtes alluviales et les chênaies pubescentes des plateaux xéro-thermophiles. Elle ne s’élève guère en altitude, notamment sur le plateau jurassien. En 2008, année faste pour l’espèce, elle abondait dans certaines stations et il était fréquent de la voir traverser des milieux ouverts, à trois ou quatre mètres du sol.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.