Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : 8-11 cm
Le dos bleu-gris ou verdâtre chez certaines femelles, le ventre orange vif et uni, et les nombreuses taches noires sur les flancs blancs sont des critères d’identification du Triton alpestre, sans doute l’Urodèle le plus élégant de France ! En période nuptiale, les couleurs sont plus vives. Les mâles présentent alors une crête dorsale à bord droit, blanc-jaune barrée de noir, qui se prolonge au niveau de la queue et sont parfois parés de marbrures sombres. Les femelles sont plus grosses.
Peu exigent et ubiquiste, le Triton alpestre utilise pour sa reproduction une large variété de points d’eau pauvres en poisson, que ce soit des milieux stagnants (mares de tout type, abreuvoirs, ornières, lavoirs, fossés etc.) ou des milieux légèrement courants (sources, petits ruisseaux). Il s’accommode d’eau très fraiches et ne craint pas l’altitude (on peut le croiser dans des points d’eau dans les Alpes jusqu’à 2 400 m, d’où son nom). On le rencontre aussi bien dans les milieux ouverts que fermés, neufs ou remaniés, parfois même perturbés, en prairies, bocages et forêts de feuillus ou mélangées. En phase terrestre, le Triton vit caché sous des pierres et des tas de bois. L’espèce peut être observée toute l’année, des signalements hivernaux faisant souvent mention d’individus présents dans des caves.
La période de reproduction du Triton alpestre s’étale de février à juin, avec un pic d’activité des adultes en avril. Les œufs d’environ un millimètre sont pondus isolément les uns des autres, sur des brins de végétaux aquatiques que la femelle replie pour les protéger. Les larves sont observées jusqu’en septembre, mais la métamorphose peut intervenir dès la fin du printemps.
Les adultes se nourrissent d’Insectes, de vers, de Mollusques et d’autres invertébrés, mais aussi des pontes et de têtards d’autres Amphibiens.
La disparition des points d’eau (par drainage, comblement, abandon, pour l’agriculture etc.) est préjudiciable pour l’espèce qui voit ses sites de reproduction disparaître. De la même manière, le surpiétinement des mares, les pollutions et l’isolement des sites sont des facteurs menaçant le Triton alpestre. Cette espèce d’Amphibien est elle aussi protégée par la loi française sur l’ensemble du territoire national.
Le Triton alpestre peut être mangé par les oiseaux et par les poissons prédateurs. Ses larves sont aussi consommées par les larves d’Odonates et d’autres insectes aquatiques, voire d’autres larves de tritons ou de Salamandre tachetée.
Ce Triton occupe une large partie de l’Europe occidentale, jusqu’au-dessus de la Loire. Il est largement réparti et commun en Bourgogne jusqu’à 900 m et relativement abondant en Morvan où la profusion de milieux aquatiques lui est bénéfique. Toutefois, il peut être rare dans certains secteurs, notamment au Sud-Ouest de la Nièvre où il trouve sa limite de distribution et au Nord de la Côte-d’Or où l’agriculture et l’urbanisation lui sont défavorables.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.