Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille (du rostre au bout de la queue) : 75-130 mm
Poids : 90 g
Cette espèce emblématique du département de la Côte-d’Or reste difficile à observer du fait de son habitat particulier et de son rythme d’activité plutôt nocturne. Comme pour l’ensemble des espèces d’écrevisses, son identification est délicate pour tout un chacun. Elle se caractérise par la présence d’un rostre triangulaire, d’une série d’épines sur les flancs du céphalothorax en arrière du sillon cervical, d’une seule épine post-orbitale. Comme son nom l’indique, elle a la face ventrale des pinces généralement blanche.
Principalement active la nuit, l’Ecrevisse à pattes blanches vit généralement dans les ruisseaux de la zone à truite aux eaux fraîches d’excellente qualité et riche en oxygène. En Côte-d’Or et comme dans l’ensemble de la région, l’Ecrevisse à pattes blanches privilégie les ruisseaux de têtes de bassins de petite taille (moins d’un mètre de large) à proximité des sources ou elle y trouve refuge sur des linéaires très réduits. La présence d’un système racinaire dense, d’une végétation rivulaire qu’elle soit ligneuse ou herbacée offres des habitats d’abris indispensables aux écrevisses. Dans ces milieux aquatiques, les écrevisses sont présentes à la fois dans des environnements entièrement forestiers mais également prairiaux. Elle délaisse les zones de cultures trop retravaillées par l’homme.
La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 3 à 4 ans chez l’Ecrevisse à pattes blanches. La reproduction a lieu à l’automne. Chaque femelle pond une fois par an un nombre d’œufs compris entre 60 et 120 œufs qu’elle porte de 6 à 7 mois et les larves sont libérées en juin-juillet.
Omnivores, l’Ecrevisse à pattes blanches se nourrie majoritairement de végétaux (60 à 80%). Elle consomme également des algues, du plancton, des petits crustacés (gammares), des larves d’insectes aquatiques, des têtards ou larves d’amphibiens, des mollusques, des poissons et des cadavres d’animaux.
Au siècle dernier, cette écrevisse a été beaucoup pêchée pour notre alimentation. Depuis les années 60, les populations ont chuté à cause de la dégradation de ses habitats naturels, de l’exploitation forestière, de la création d’étangs et de l’apparition/introduction d’espèces américaines. Son habitat est protégé depuis 1983, elle est inscrite en Annexe III de la Convention de Berne et en Annexes II et V de la Directive Habitat Faune Flore et elle est classée « En Danger » sur la Liste Rouge régionale des écrevisses de Bourgogne selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). La pêche de l’Ecrevisse à pattes blanches est interdite en Côte-d’Or.
L’Ecrevisse à pattes blanches a de nombreux prédateur dont l’homme. Tous les stades depuis la larve jusqu’aux individus adultes peuvent être des proies. Les principaux prédateurs sont les poissons (la Truite fario et le Brochet) et oiseaux (les ardeides et le Martin pêcheur) piscivores, mais également certains mammifères semi-aquatique comme la Loutre d’Europe, le Putois et le Rat musqué. Ponctuellement, lors des étiages sévères d’autres mammifères comme les mustélidés, le Renard ou encore le Sanglier peuvent profiter de cette ressource alimentaire. Le cannibalisme peut s’effectuer principalement auprès des juvéniles et mêmes entre espèces.
Originaire d’Europe occidental, l’Ecrevisse à pattes blanches était la plus répandue sur l’ensemble du territoire Nationale. Décimée par la peste des écrevisses, elle subit encore actuellement une forte régression. La Bourgogne n’y fait pas exception. En Côte-d’Or, les populations d’Ecrevisses à pattes blanches se concentrent dans le Châtillonnais et l’Auxois et leurs alentours où elles sont déconnectées entre-elles.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
Fédérations Lorraine Pêche, Guide d’identification des écrevisses en France métropolitaine, Document technique : 15