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Nom vernaculaire : Morvan : lai mairte. Anglais : pine marten. Allemand : Edelmarder, Baummarder. Hollandais : boommarter. Italien : martora.
Taille (tête + corps) : 42-48 cm (mâles) / 40-47 cm (femelles)
Queue : 19-26 / 20-25 cm
Poids : 1-1,9 kg / 800g-1,4 kg
Le mâle de la Martre est un peu plus gros que la femelle. L’animal est recouvert entièrement d’un pelage de couleur variable suivant les saisons?; chocolat foncé à noir en hiver, marron roux en été. Elle possède sur la gorge une tache jaune orangé appelée bavette. De taille similaire, la martre se distingue de la fouine par un pelage brun chocolat sombre, une bavette orangée n’occupant que la gorge et une truffe noire. Par opposition, la Fouine a un pelage plus gris brun, d’aspect clair, une bavette blanche descendant sur les pattes antérieures et une truffe rose. Mais cette distinction est soumise à des variations individuelles et un autre critère à prendre en compte lors d’une observation est la niche écologique.
Deux critères pour différencier la Martre de la Fouine et du Putois :
- si le contraste entre les poils de bourre (poils courts et fins), plus clairs, et les poils de jarres (poils longs), plus foncés, est très marqué, alors il s’agit d’une Fouine ou d’un Putois, dans le cas d’un contraste inexistant, c’est une Martre
- une longueur de queue aussi longue que le corps, c’est une Martre ou une Fouine ; si la queue est beaucoup plus petite, c’est un Putois.
La Martre des pins est moins inféodée aux roches et aux habitations humaines que ne l’est la Fouine. Habitant les vieilles futaies, grimpant parfaitement bien aux arbres où elle évolue avec aisance, allant même jusqu’à sauter de branches en branches tel l’Ecureuil, la Martre, malgré de nombreux préjugés, se déplace principalement à terre. Cet animal forestier exploite également le bocage et les boqueteaux du Morvan.
La reproduction a lieu en été et le rut s’étend de la ?n juin jusqu’au mois d’août. Les chaleurs de la femelle ne durent qu’un ou deux jours et se répètent souvent deux ou trois fois après des périodes de 3 à 17 jours. Le développement de l’embryon est stoppé. C’est la phase de progestation ou d’ovo-implantation différée, comme chez le Blaireau. La gestation reprend au début de l’année suivante correspondant à une poussée hormonale ou faux-rut. En Bourgogne, les naissances ont lieu entre la mi-mars et la mi-avril et le nombre des jeunes est en moyenne de deux à trois. Les jeunes naissent aveugles et sont allaités jusqu’à six semaines. Ils resteront avec leur mère tout l’été. Les nids d’écureuil, de corvidés, les aires de rapaces, les cavités comme les arbres creux, les loges de pic, les nichoirs à chouette, sont utilisés comme gîte, pour se reproduire, comme garde-manger ou comme simple lieu de repos.
La Martre des pins est un prédateur généraliste avec un régime alimentaire très varié. Véritable opportuniste, elle consomme ce qu’elle trouve : des fruits et des insectes, principalement des carabes et des abeilles, à la belle saison et des rongeurs en hiver, mulots et campagnols. Les fruits, apportant des sucres essentiellement, ont une valeur nutritive incomplète, mis à part le lierre qui produit des fruits riches en lipides et protéines, connus pour être toxiques pour l’homme, voire mortels pour les enfants ! La Martre mange également des charognes (poils de Chevreuil, de Sanglier retrouvés dans les fèces), des vers de terre, des oiseaux et parmi eux les espèces bruyantes comme le Merle et le Geai sont les plus capturées.
La Martre était auparavant recherchée pour sa fourrure et a été fortement piégée. D'intérêt communautaire de part son inscription à l’Annexe V de la Directive Habitats-Faune-Flore, elle bénéficie aujourd’hui d’une protection partielle en Bourgogne où elle semble se maintenir du fait de l’importante couverture forestière de la Région. Elle figure également sur la liste des gibiers chassables en France. Il serait intéressant d’étudier l’impact de l’enrésinement sur ce Mustélidé.
En France, la Martre est commune dans sa moitié Est, dans les Pyrénées et le Centre. Elle est présente sur l’ensemble de la Côte d'Or mais sa répartition est à affiner.
MERGEY, M., HELDER, R., ROEDER, J.-J. & A. MARRE, 2007, La Martre, une espèce strictement forestière ? Résultats préliminaires d'une étude d'impact de la fragmentation du paysage sur les populations de martres, Revue scientifique, Actes du XXVIIIème Colloque francophone de mammologie de la SFEPM : 141-149