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Taille : 50-62 mm
Envergure : 305-342 mm
Poids : 9-18 g
Classe : Mammifères
Ordre : Chiroptères
Famille : Minioptéridés
Genre : Miniopterus
Espèce : schreibersii
Nom scientifique : Miniopterus schreibersii
Le Minioptère de Schreibers est une chauve-souris de taille moyenne présentant un museau court et de petites oreilles triangulaires ne dépassant pas les poils du crâne. Il se caractérise aussi par son front bombé, ses ailes longues et étroites ainsi que son pelage gris brun sur le dos et légèrement plus clair sur le ventre. Lorsqu’il est au repos, il replie la pointe de ses ailes sous ses avant-bras.
Cette espèce cavernicole d’affinité méridionale est intimement liée aux zones karstiques (zones calcaires caractérisées par la présence de grottes) dans les régions riches en feuillus. Elle loge tout au long de l'année dans les grottes naturelles, mines, carrières, et occasionnellement dans des tunnels, caves et greniers (surtout lors du transit printanier et automnal). Ses habitats de chasse prépondérants sont les lisières, les mosaïques d’habitats semi-naturels et les zones éclairées artificiellement ; elle peut effectuer des migrations saisonnières entre ses gîtes d’hiver et d’été de quelques dizaines à plusieurs centaines de kilomètres.
Après l’accouplement en automne, l’ovule est immédiatement fécondé sans pour autant que le développement embryonnaire ne commence avant la fin de l’hibernation (fin février) ; les femelles donnent naissance à un seul jeune entre la moitié et la fin du mois de juin. Souvent de taille importante (plusieurs centaines voire milliers d’individus), les colonies se présentent majoritairement en mélange avec d’autres espèces tels le Grand murin, le Grand rhinolophe, le Rhinolophe euryale et le Murin à oreilles échancrées. Si l'hibernation est de courte durée pour cette espèce (décembre à fin février), c'est quasiment le seul moment où il est encore possible de la voir en Bourgogne, hors périodes de transit printanier et automnale. En effet, en Côte-d’Or comme en Bourgogne, il n’y a plus de preuves de reproduction de l’espèce depuis les années 1960, même en hibernation, les observations sont rares et concernent toujours de très faibles effectifs.
En raison de la morphologie de ses ailes, le Minioptère de Schreibers vole rapidement ; la petite taille de son museau et de ses dents induit une sélection de petites proies de l’ordre de 12 à 13 mm. Cette espèce très spécialisée consomme des petits papillons de nuit à hauteur de 76 à 95 % de son régime alimentaire. Elle peut capturer en faible proportion divers Diptères, des petits Coléoptères ainsi que des chrysopes.
En tant qu’espèce grégaire et typiquement cavernicole, le Minioptère de Schreibers est très sensible au dérangement. Les aménagements touristiques des cavités souterraines, la fréquentation incontrôlée de certains sites pour la spéléologie ou le naturalisme sauvage ou la fermeture par des grilles constituent des atteintes très graves pour cette espèce, qui, de plus, a subi en 2002 un effondrement des populations au niveau national (près de 60 % de perte, probablement due à une origine pathologique). Tous ces facteurs renforcent la vulnérabilité de l’espèce en Bourgogne.
Ce chiroptère est peu prédaté même s'il arrive que des couleuvres arboricoles (comme la Couleuvre d’Esculape - Zamenis longissimus) peuvent capturer occasionnellement des individus dans leur gîte en grimpant le long des parois de la cavité.
L’importante campagne de baguage menée par des bio-spéléologues dans les années 1950 à 1970 en Bourgogne et Franche-Comté a permis de mettre en évidence un véritable réseau de gîtes utilisé par le Minioptère de Schreibers à l'échelle de ces deux régions (Constant, 1958, Roué & Sirugue, 2006). La Bourgogne constitue la limite nord de son aire de répartition ; sa présence régulière dans la Région n’est observée plus que dans quatre cavités de Côte-d’Or en période de transit. La fragilité des populations actuelles ainsi que les conditions dans les sites utilisés actuellement par l’espèce ne semblent pas encore réunies pour observer à nouveau l’espèce se reproduire dans le département.
ARTHUR L. & LEMAIRE M., 2009, Les chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Ouvrage, Biotope, Mèze (Collection Parthénope) ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris : 544 p.
AVRIL B., 1997, Le Minioptère de Schreibers : analyse des résultats de baguage de 1936 à 1970, Rapport, Thèse de doctorat en sciences vétérinaires, ENV Toulouse : 128 p.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
DIETZ C. & KIEFER A., 2015, Chauves-souris d’Europe. Connaître, identifier, protéger, Ouvrage, Delachaux et Niestlé S.A., Lausanne-Paris : 400p.
DIETZ C., VON HELVERSEN O. & NILL D., 2009, L’encyclopédie des chauves-souris d’Europe et d’Afrique du Nord. Biologie, Caractéristiques, Protection., Ouvrage, Delachaux et Niestlé, Paris : 400 p.