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Envergure : 25-30 mm
Les quatre ailes, à dominante fauve orangé, portent une large bordure brune. C’est la face inférieure des ailes postérieures qui caractérise au mieux l’espèce, rehaussée de taches nacrées blanches à jaune clair, très marquées, se détachant vigoureusement sur le fond fauve orangé. Chez les mâles, la strie androconiale noire de l’aile antérieure, en forme de virgule, est parsemée d’écailles argentées. On ne peut confondre cette espèce qu’avec Ochlodes sylvanus, surtout au vol. Toutefois, les deux espèces s’activent rarement à la même période, la Virgule étant plus tardif. Ce sont surtout les taches de la face inférieure qui permettent de les séparer : claires, nacrées et nettes chez la Virgule, jaunes et diffuses chez O. sylvanus.
La Virgule, xérophile et orophile, montre une nette préférence pour les pelouses lacunaires ou écorchées, où la roche affleure par endroits. Elle s’y pose fréquemment sur les pierres pour se chauffer. Les anciennes carrières, les corniches, les éboulis et les pelouses régulièrement arasées par un pâturage extensif comptent parmi ses lieux de prédilection. Cette Hespérie exige en outre la présence de plantes nectarifères, en particulier de Scabieuses et de Cirses. Très farouche, elle observe un vol très rapide, bas mais court. Les mâles pourchassent vigoureusement et très loin leurs congénères. Ils reviennent rarement se poser au même endroit. La chenille vit sur le Lotier corniculé (Lotus corniculatus) et la Coronille bigarrée (Securigera varia).
Les adultes de cette espèce univoltine volent surtout de début août à début septembre. Ils ont tendance à émerger plus tôt qu’autrefois, parfois dès juillet.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Les fauches répétées des pelouses fleuries transforment celles-ci en prairies rases et desséchées en août, au moment de l’apparition de l’imago. La fumure joue aussi un rôle essentiel dans la régression de l’espèce, avec pour corollaire la disparition progressive des Scabieuses, plantes nectarifères préférées du papillon, qui se révèle ainsi très menacé en plaine. En altitude, notamment dans le massif du Jura, il trouve encore de nombreux biotopes vierges et les populations sont parfois denses. Il s’agit par ailleurs d’une espèce du cortège méditerranéo-montagnard, pour laquelle le réchauffement climatique n’est pas des plus favorables.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurasiatique, elle est en déclin dans l’ouest, le centre et le nord de la France. Surtout calcaricole comme sur les plateaux hauts-saônois et dans le Sud du Jura jusqu’à 1 200 m, elle se montre cependant sur terrains acides, notamment sur pelouses rases dans la partie méridionale des Vosges, ainsi que sur les contreforts méridionaux du Morvan, où elle s’est fortement raréfiée. En Bourgogne, elle fréquente surtout le plateau et la montagne de Côte-d’Or, et les côtes calcaires ; elle a disparu de la plupart des stations du Châtillonnais et de l’Yonne.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.