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Nom vernaculaire : Morvan : l'taichon, l’téchon, l'taisson. Anglais : badger. Allemand : Dachs. Hollandais : das. Italien : tasso, melogna.
Taille (tête + corps) : 61-72 cm
Queue : 15-20 cm
Poids : 9-20 kg (mâles) / 6,5-14 kg (femelles)
Un corps massif, des pattes robustes et une queue courte donnent au blaireau une allure typique qu’il est impossible de confondre. Le corps est couvert d’une fourrure grise faite de longs poils raides. La tête a trois bandes blanches et deux noires très visibles qui encadrent les deux yeux. Même si le mâle est plus gros que la femelle, il est très difficile de les différencier sur pieds dans les conditions naturelles.
Recherchant la tranquillité, le blaireau se rencontre dans les forêts et les boqueteaux. Il creuse ses terriers en rupture de pente, entre les roches, dans une haie, un bosquet et pour la majorité au coeur de la forêt, là où le sol meuble est bien drainé. Le choix du biotope est loin d’être le hasard et dépend d’un équilibre entre plusieurs facteurs?: en plus de la structure du sol, la végétation, la proximité humaine, les points d’eau et les cultures jouent un rôle déterminant dans ce choix.
Animal fouisseur et nocturne, ce terrassier creuse et habite des terriers profonds et complexes, des «?blaireautières?», pouvant avoir plusieurs dizaines de gueules ou entrées. À la différence du terrier du renard, les entrées sont prolongées par une petite cuvette formée par le passage régulier des animaux. Le déblai de terre peut atteindre jusqu’à plusieurs dizaines de tonnes. Le terrier est complexe et comprend un réseau de chambres et de galeries. Certaines chambres sont tapissées d’herbes sèches, essentiellement des graminées, et de feuilles. Il rentre les feuilles à reculons par des mouvements de va-et-vient de la tête tandis qu’il transporte les tiges d’herbe dans sa gueule. Le Blaireau sort et renouvelle sa litière plusieurs fois par an. La cohabitation avec d’autres espèces comme le renard, le lapin mais aussi le Chat forestier ou encore le Petit rhinolophe est possible.
Les mauvaises conditions climatiques de l’hiver induisent chez le blaireau une activité ralentie et il peut rester plusieurs jours sans sortir grâce à l’accumulation de graisses en automne. Il n’hiberne pas mais hiverne (repos hivernal). Le cap de l’hiver est difficile à franchir et plus de 70?% des jeunes blaireaux ne survivent pas à cette période.
Vivant en clan, les blaireaux sont les plus sociaux de nos carnivores. La taille et la composition de cette communauté peuvent être variables allant jusqu’à une douzaine d’individus. La délimitation du domaine se fait par des signaux olfactifs, par dépôts de fèces et par marquage chimique par les glandes sous-caudales. La blairelle donne naissance en moyenne à deux ou trois jeunes en février. La femelle a un œstrus post-partum et la reproduction a lieu juste après la mise bas. Le développement de l’embryon est stoppé dix mois, phase de progestation, pour ne reprendre que l’hiver suivant : c’est le phénomène d’ovo-implantation différée. D’autres accouplements peuvent avoir lieu au printemps. Les blaireautins effectuent leurs premières sorties dès l’âge de deux mois et ils atteignent leur taille adulte à sept mois.
Le Blaireau est plus un cueilleur qu’un chasseur-prédateur. Dès le coucher du soleil, après quelques toilettages et relations sociales en sortie de terrier, il part «?museau à terre?» en quête de nourriture. Son régime alimentaire omnivore est très hétérogène et essentiellement composé de vers de terre et de végétaux, principalement des fruits, tubercules et céréales. Il consomme également des mammifères tels que des rongeurs et des musaraignes mais aussi des insectes, des Mollusques, des Amphibiens et même des champignons. Phytophage (consommateur de végétaux) surtout en été et en automne, il est carnivore en hiver et au printemps où son régime alimentaire comprend 60?% de vers de terre. Le Blaireau a un rôle important de charognard. Il est également insectivore à ses heures, il attrape des géotrupes, des larves de hanneton, des lucanes, des guêpes et des abeilles... Le Blaireau peut apparaître comme un spécialiste dans la recherche des vers, mais il est en fait un opportuniste pouvant s’adapter aux ?uctuations annuelles d’abondance de ses aliments.
L’époque des empoisonnements aveugles et des gazages systématiques étant révolue, les vagues de rage étant passées, notamment celle de 1988-1989, le Blaireau «?se refait une santé?». On le croise souvent sur le bord des routes, la nuit, dont il est une victime du trafic. Le Blaireau peut occasionner des dégâts aux cultures et faire en conséquence l’objet de destructions. Il figure également sur la liste des gibiers chassables en France.
En France métropolitaine, le Blaireau est commun, on le trouve dans tous les départements mais réparti de façon inégale. Le Blaireau est présent en Côte d'Or mais il faut rester vigilant sur les opérations de destruction de l'espèce dans le cadre de la lutte contre la tuberculose bovine.
France Nature Environnement, 2006, Le Blaireau et l'homme. Pour une cohabitation pacifique, Rapport, FNE / Fondation Nature & Découvertes, Strasbourg : 28p.