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Taille : carapace jusqu’à 20 cm
La carapace de la Cistude d’Europe est de forme ovale, aplatie, de couleur sombre. La tête, le cou, la carapace, les pattes palmées pourvues de griffes et la queue longue et effilées sont sombres et ponctués de tâches jaunes plus ou moins visibles selon les individus et leur âge. Les mâles sont plus petits que les femelles.
La Cistude d’Europe est une tortue d’eau douce, elle vit principalement dans les eaux stagnantes des étangs, bras morts, mares, fossés, et dans les cours d’eau lents. Elle affectionne les milieux riches en végétation aquatique et les fonds vaseux. Il lui arrive de se passer d’eau une partie de l’année, elle se réfugie alors dans la végétation, sous ou sur les berges. Etant ectotherme, la Cistude n’est pas capable de réguler sa température interne. On pourra l’observer prendre des bains de soleil pour se réchauffer sur les berges, les troncs ou les branches au-dessus de l’eau. De novembre à mars, la Cistude hiverne sous l’eau, enfouie dans la vase, le plus souvent avec d’autres individus.
Les accouplements se déroulent dès la sortie d’hibernation, avec un pic en avril-mai. Un soir ou une nuit de mai à juillet, la femelle quitte l’eau et parcourt parfois plusieurs centaines de mètres pour aller pondre de 3 à 14 œufs, dans un trou qu’elle a creusé sur la terre ferme dans des sols meubles et drainant. Ces sites de pontes sont bien exposés au soleil, dans des prairies pâturées, des chemins de terre ou des digues, la température déterminant le sexe des tortues (mâle sous 28°C, femelle au-dessus de 29°C). Les naissances ont lieu à l’automne ou au printemps suivant.
La Cistude d’Europe est une omnivore opportuniste, elle avale sa nourriture sous l’eau. Son régime alimentaire peut aussi bien se composer d’invertébrés (insectes, Mollusques, Crustacés etc.), de plantes, d’œufs d’Amphibiens que de petits poissons, le plus souvent morts ou malades, elle adapte son menu en fonction des proies à sa disposition.
La situation de cette tortue est considérée comme préoccupante car ses populations sont en déclin dans de nombreux pays d’Europe, dont la France. Les principales menaces pesant sur la Cistude d’Europe sont le comblement des mares, la destruction des berges et de la végétation des étangs, la pollution des eaux, la destruction de ses lieux de ponte (agriculture, travaux), le réseau routier (créant des obstacles aux déplacements entre sites de ponte et milieux aquatiques par exemple), l’action d’espèces envahissantes comme la Perche-soleil ou le Ragondin (dégradation et perte de biodiversité dans les milieux), et potentiellement la concurrence de la Tortue de Floride. Un Plan Régional d’Actions a été mis en place en 2010 en Bourgogne en faveur de cette espèce menacée dans la région et où l’isolement des populations les rend d’autant plus vulnérables. Protégée en France et en Europe, il est interdit de détruire ou d’enlever des œufs ou des nids, de mutiler, capturer ou perturber la Cistude d’Europe, qu’elle soit vivante ou morte, et de dégrader ses milieux de vie. C’est également une espèce déterminante ZNIEFF en Bourgogne, « d'intérêt communautaire » à l'échelle européenne (inscrite aux annexes II et IV de la Directive Habitats-Faune-Flore), et évaluée comme « quasiment menacée » par la Liste Rouge européenne de l’UICN. En Bourgogne, elle est classée « en danger d’extinction » sur la Liste Rouge régionale des espèces menacées.
Environ 80% des œufs sont prédatés par des Mammifères (Renard roux, Martre des pins, Fouine) et des oiseaux (Hérons, Corneilles). Sinon, la Cistude d’Europe a peu de prédateurs et peut atteindre 60 ans !
L’aire de répartition de la Cistude d’Europe est assez vaste sur le continent. En France, elle est principalement présente dans le Sud-Ouest et dans le Centre. Extrêmement rare en Bourgogne, qui constitue la limite nord-est de son aire en France, elle n’est connue que sur quelques sites à l’ouest de la Saône-et-Loire et dans le sud de la Nièvre.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
LERAT D., VARANGUIN N., GOMEZ S. & MILLARD R., 2010, Plan Régional d’Actions en faveur de la Cistude d’Europe en Bourgogne 2010 - 2014, PRA, Société d’histoire naturelle d’Autun & Conservatoire d’Espaces Naturels de Bourgogne : 135p.